La question des subventions va dominer le débat de la classe politique et de la société civile en général durant les mois à venir. Ce dossier épineux et sensible va peser de tout son poids. Il sera une des préoccupations politiques de premier ordre de par ce qu'il représente comme enjeu en rapport avec les couches larges de la société et les grilles de lecture qui le traversent. Le président Tebboune a souligné que «les subventions au profit des classes vulnérables et moyennes étaient irréversibles, en ce sens qu'elles représentent l'un des principes de l'Algérie indépendante, consacré dans la déclaration du 1er novembre. Il s'agit seulement d'orienter les subventions au profit des véritables bénéficiaires», précise-t-il. Il faut dire que ce volet inhérent à la subvention suscite des frictions au sein de la société. Idem pour les syndicalistes et des partis dont le contenu et l'approche politique riment avec cette démarche sociale qui est considérée comme une démarche scellée et non négociable. Ce qui est sûr est le fait que la question des subventions a été posée et que les approches commencent à se faire cristalliser au niveau des travaux menés par les spécialistes de la conjoncture sociale et son évolution en termes sociologique et politique. Le président Abdelmadjid Tebboune a suggéré la mise en branle d'une commission constituée de membres de «l'Assemblée populaire nationale (APN), du Conseil de la nation, des syndicats, des partis politiques ainsi que toutes les forces vives du pays qui émettront leurs avis sur cette question de manière organisée», pour enclencher un véritable débat autour des voies et moyens idoines à même d'arrêter un «paradigme» qui confortera les millions d'Algériens qui sont concernés par la politique sociale où la subvention constitue le maillon fort pour leur existence qui est déjà frappée par la vulnérabilité et la précarité. La participation des partis politiques et le mouvement syndical sera à même d'étoffer le débat et apporter des solutions et des propositions concrètes en synergie avec la réalité sociale et économique qui caractérise le pays. C'est dire que la question relative aux subventions est prépondérante et engage l'Etat et la société sur le plan éminemment politique dans la perspective de trouver une fois pour toutes une grille susceptible d'orienter les subventions pour les classes les plus démunies et les couches les plus défavorisées. Ce qu'il faut dire aussi, c'est que il y a des tentatives qui visent à faire de ce dossier épineux et sensible une opportunité pour asseoir une démarche néolibérale qui est soutenue par certains spécialistes qui développent une approche strictement économique et monétaire. Cette démarche est mal vue de la part des partis politiques qui tiennent au maintien des subventions comme credo relevant du tribut du sacrifice sanctifié par la déclaration du 1er Novembre 1954. L'Etat et à travers le président Abdelmadjid Tebboune, réaffirme son attachement au caractère social de la République. C'est cette donne et cette réalité qui ont trait aux fondements de l'Etat algérien et sa quintessence qui font dire aux militants de la cause sociale à travers des partis politiques et des syndicats que «les transferts sociaux ne devraient pas constituer une opportunité pour certaines castes qui cherchent à se débarrasser de cette politique constante de l'Etat à l'adresse des démunis et les couches défavorisées». Ce qu'il faut mentionner à propos de ce dossier, c'est que le sort de tout changement dans le pays s'arc-boute sur l'enjeu inhérent aux subventions et au caractère social de l'Etat algérien. La commission qui se chargera des préparatifs et des tenants et des aboutissants du débat national responsable autour de la question des subventions, doit avoir un sens très aigu par rapport aux priorités quant aux choix des approches et des conceptions. Tout compte fait, la concertation et l'implication de toutes les forces vives de la patrie donneront plus de crédit et de sens quant à la mise en oeuvre d'une nouvelle démarche juste et qui n'affectera pas les équilibres sociaux sur cette question des plus stratégiques et qui engagera la cohésion de la société et de l'Etat national.