L'initiative politique de «la main tendue du président de la République» focalise progressivement l'attention et l'intérêt du paysage politique national. Bien que les contours et les objectifs de cette nouvelle opération politique, ne soient pas encore dévoilés totalement, il n'en demeure pas moins qu'elle vise au final le renforcement du front interieur. C'est le président du Sénat, Salah Goudjil qui a ouvert le bal des intervenants, en lançant un appel «à adhérer à la démarche du président de la République, Abdelmadjid Tebboune». Sans tarder, le FLN a appuyé ce nouveau processus politique. Le parti de Baâdji annonce, au passage, son «adhésion pratique à ce processus, en vue de son succès», ainsi que pour «consolider la volonté sincère du président de la République de surmonter le passé avec ses charges émotionnelles négatives, ses conflits et ses répercussions politiques». Pour le FLN il s'agit de «la sécurisation de l'Algérie, afin de faire face aux différents défis qui l'entourent, à un moment où le monde accuse de multiples perturbations et crises» géostratégiques et géopolitiques. Le fond de cette initiative réside, pour le FLN, dans «le refus de la marginalisation et l'exclusion». C'est donc l'ouverture des horizons «afin de permettre aux idées constructives et les jurisprudences sincères, de contribuer dans cette quête de changement». Même son de cloche auprès du président de la Coordination nationale de la société civile (Cnsc), Abdelhafidh Bessalah, qui a, lui aussi, lancé un appel à soutenir la démarche présidentielle. Selon lui, il s'agit «d'une démarche et un rempart infranchissable visant la consolidation de la cohésion nationale par le rassemblement de toutes les forces vives de la nation dans l'objectif de prémunir notre pays de toutes les intentions malveillantes auxquelles il fait face», dira-t-il relevant «des tentatives de déstabilisation et de perversion par des parties hostiles et manipulatrices». Pour sa part, l'Onec a également appelé à la mobilisation du peuple avec toutes ses composantes, dont la société civile et, notamment les jeunes, autour de la démarche du président de la République, des institutions de l'Etat et de l'ANP. C'est également la même conviction chez le parti TAJ qui évoque dans une déclaration de sa présidente, «la concrétisation de la démarche d'édification d'un front interne soudé, en mesure de faire face aux défis qui s'imposent au double plan national et international». TAJ considère que ce nouveau processus politique vise à «concrétiser une plateforme solide, construite par une base sociale unie, en mesure de trouver des alternatives fortes pour relancer l'économie nationale et réaliser les attentes des Algériens au sein d'une Algérie fière et digne. L'initiative qui semble séduire progressivement la classe politique, devrait entraîner dans son sillage les différentes composantes de la société civile dans les jours à venir. Toutefois, un détail important doit être souligné, en marge de ce remue-ménage partisan. Quelle est la valeur ajoutée de la classe politique dans cette amorce de processus politique nouveau? Quelle est la part de l'innovation politique et des contributions de la classe politique dans le sillage de cette nouvelle initiative politique? Nombre d'observateurs politiques estiment que cette initiative intervient dans le sillage de la poursuite du programme de «l'Algérie nouvelle», sur la base duquel le président Tebboune avait axé son programme. D'aucuns y voient l'illustration d'une nouvelle vision politique du projet de société que l'Algérie doit suivre et concrétiser sur le terrain. Un modèle de projet de société qui a toujours fait défaut au paysage politique national et, a priori les partis politiques, englués dans les méandres des débats factices et les polémiques stériles. Sans compter la pérennisation d'un système de rente politique, synonyme d'exclusion et de marginalisation politiciennes.