Les ressortissants algériens expulsés n'ont pas été extradés. Ils ont fait l'objet de mesures d'éloignement. «Les dix-sept ressortissants algériens frappés de mesure d'expulsion ne rentrent pas dans le cadre de la récente Convention d'extradition liant l'Algérie à la Grande-Bretagne». Mohamed Salah Dembri, ambassadeur d'Algérie en Grande-Bretagne, l'a précisé hier sur les ondes de la Chaîne III. L'opinion doit en être informée, souligne-t-il. Ces personnes se retrouvent indésirables en territoire britannique après avoir été jugées d'après les lois en vigueur dans ce pays et sont expulsées, sans aucune menace ni entrave. Elles sont donc emmenées sans avoir recours à la force ou aux menottes à l'aéroport d'où elles sont acheminées vers leur pays d'origine. D'ailleurs, le consul d'Algérie s'est déplacé pour superviser et s'enquérir du bon déroulement de la procédure matérialisée dans ce domaine par un document officiel. Le retour au pays se fait de la propre volonté des expulsés après qu'une commission ait fait le constat des conditions du séjour irrégulier. Les exigences du respect de la loi sont requises. D'ailleurs, une des personnes touchées par ces mesures d'éloignement a déjà exercé et fait valoir son droit au recours auprès des services spécialisés en la matière. Ces mesures d'éloignement n'ont en réalité aucun lien avec les procédures d'expulsion d'urgence qui interviennent lorsqu'elles mettent en danger la sécurité de l'Etat et qui entrent dans le cadre de la lutte antiterroriste qui s'est amplifiée depuis les derniers attentats du métro de Londres. L'extradition concerne surtout le crime économique et le crime terroriste qui toucherait deux ou trois personnes. De ce point de vue, les 17 personnes touchées par ces mesures d'éloignement sont exclues de la procédure d'extradition. Cette dernière qui a fait l'objet d'un accord de Convention sera négociée, article après article, et chaque partie négocie en fonction du droit national. Sera-t-elle en outre conditionnée par l'abolition de la peine de mort? Dembri nous rappelle qu'il existe un moratoire depuis le mois d'octobre 1993 sur cette question. La visite qu'effectuera le président de la République et qui sera la première visite officielle d'un chef d'Etat algérien aura pour but la volonté de favoriser les passerelles qui fonderont les relations entre les deux pays. Cela se concrétisera par la signature d'accords qui constitueront un moment clé du futur partenariat entre la Grande-Bretagne et l'Algérie. Cette ère de coopération nouvelle se fera dans un contexte géostratégique bouleversé, un marché économique mondial en perpétuelle ébullition avec, comme toile de fond, un négociateur de poids, Abdelaziz Bouteflika, un des concepteurs du Nepad dont il a plaidé la cause en 2005 à Gleen Eagle, lors du sommet du G8, nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique auquel on a pourtant prédit un bel avenir. Au cours de cette visite, et dans le prolongement des négociations du rééchelonnement par anticipation de la dette algérienne auprès du Club de Paris, il en sera de même pour la dette contractée auprès du Club de Londres, estimée entre 700 et 800 millions de dollars alors que la dette privée est de 400 à 500 millions de dollars. Les accords bilatéraux porteront certainement sur les domaines de l'agriculture, de l'hydraulique, de l'énergie, des télécoms et du savoir-faire britannique en matière bancaire, secteur en pleine mutation en Algérie. Il sera créé une commission mixte pour mieux gérer les différents aspects de cette coopération. Redoubler d'efforts pour réussir l'avenir et optimaliser la marche en avant des réformes.