La Commission spéciale d´appel sur l´immigration estime que Bouteflika a donné assez de garanties pour lui faire confiance. La Commission spéciale d´appel sur l´immigration (SIAC), une juridiction secrète, a considéré que le suspect, identifié seulement sous la lettre "Y", un Algérien impliqué dans l'affaire dite du «ricin» et lié à un autre Algérien, Kamel Bourgass, constituait une menace pour la sécurité nationale et que l´amélioration du respect des droits de l´homme en Algérie rendait possible son expulsion vers ce pays. Ainsi donc, devrait être clos le chapitre de «Y» qui a fait la une de la presse britannique et a été au centre d'une poussée de la part des ONG britanniques pendant plusieurs semaines. Le ministre de l´Intérieur, John Reid, s´est félicité du jugement rendu jeudi. Lors de la visite du président algérien Abdelaziz Bouteflika à Londres début juillet, le Premier ministre Tony Blair avait exprimé l´espoir que «la plus grande coopération» entre les deux pays «facilite» le renvoi des personnes «impliquées dans l´extrémisme». Tony Blair avait dévoilé cette nouvelle stratégie d´expulsion de suspects de terrorisme après l´annulation par la justice des dispositions permettant de les maintenir indéfiniment en garde à vue sans inculpation. Dans un communiqué, le ministre de l´Intérieur, John Reid, «salue ce jugement pour deux raisons»: «D´abord parce que le tribunal a convenu que cet individu était un danger pour la sécurité nationale et devait être expulsé. Ensuite parce que le tribunal a reconnu que l´Algérie avait évolué, ce qui nous permet d´expulser cet individu sans le mettre en danger sur le plan des droits de l´homme.» «Y» est l´un des 16 Algériens soupçonnés de terrorisme par les autorités britanniques, qui souhaitent les expulser. Le jugement rendu jeudi pourrait avoir des conséquences sur le sort des 15 autres suspects. Les défenseurs des droits de l´homme affirment que le traitement des prisonniers en Algérie, place ces suspects en danger en cas d´expulsion. La Grande-Bretagne dit, avoir obtenu des assurances des autorités algériennes sur le sort qui leur serait réservé. Le ministère de l´Intérieur a précisé que «Y» pouvait encore contester le jugement rendu jeudi pour des questions de forme, mais pas sur le fond. Le juge Duncan Ouseley de son coté, a estimé que l´homme, identifié par la simple lettre "Y", ne risquait pas d´être soumis à la torture dans son pays et que la loi britannique permettait donc son renvoi demandé par le ministère de l´Intérieur. L´avocat de «Y» a cependant, jusqu´au 29 septembre pour soumettre un nouveau dossier d´appel. Cette décision, ouvre la voie à l´extradition de 15 autres Algériens soupçonnés de liens avec le terrorisme. «Y» était l´un des quatre Algériens acquittés à l´issue du procès en avril 2005, dit du «complot à la ricine», pour lequel le principal accusé, Kamel Bourgass, a été condamné à 17 ans de prison. Le Service spécial des affaires d´immigration (Siac) avait précédemment indiqué que l´homme était passible de la peine de mort par contumace en Algérie, en plus de deux peines de prison à vie, pour des délits d´entreprises terroristes. «Nous donnons crédit aux assurances reçues en décembre 2005 en ce qui concerne le traitement qu´il (´´Y´´) recevrait quand il retournera dans son pays», indique désormais le Siac. Londres et Alger ont signé en juin quatre accords visant l´extradition, l´entraide judiciaire en matière pénale, commerciale et civile, et la circulation des personnes et réadmission. Le ministre de l´Intérieur, John Reid, s´est félicité du jugement rendu jeudi. Lors de la visite du président algérien Abdelaziz Bouteflika à Londres début juillet, le Premier ministre Tony Blair avait exprimé l´espoir que «la plus grande coopération» entre les deux pays «facilite» le renvoi des personnes «impliquées dans l´extrémisme». Il y a deux mois, l'ambassadeur d'Algérie à Londres, Mohamed-Salah Dembri, avait affirmé que les «17 ressortissants algériens jugés ´´indésirables´´ sur le sol britannique seront expulsés dans le cadre de la coopération judiciaire entre les deux pays». Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, dans le cadre de l'émission «L'invité de la rédaction», Dembri, qui n'a pas donné de dates précises à propos de ces expulsions, a, en effet, indiqué que l'Algérie a eu à traiter, dans le cadre de la coopération judiciaire, «17 cas de demandes d'éloignement» émises par la Grande-Bretagne concernant des ressortissants algériens vivant dans ce pays. Tout en précisant que ces demandes n'étaient pas des mesures d'extradition, mais «d'éloignement», Dembri a souligné que ces «personnes, jugées indésirables, ont été expulsées de Grande-Bretagne», après que les autorités algériennes eurent «procédé à toutes les vérifications nécessaires pour savoir s'ils étaient traités, durant les procédures d'expulsion, dans le cadre du droit international». «Jusqu'à présent, une seule personne a exercé son droit de recours devant la justice britannique», a-t-il noté, affirmant que pour les ressortissants algériens qui «font ou feront l'objet de mesures d'éloignement, il sera statué au cas par cas, tenant compte de leur volonté individuelle de vouloir entrer au pays».