Doucement, mais sûrement! Ces dernières années, l'industrie pharmaceutique algérienne a le vent en poupe! Beaucoup de médicaments sont fabriqués localement par des laboratoires algériens alors que des «big pharma» ont commencé à produire dans le pays. Une stratégie payante qui a permis de réduire considérablement la facture des importations de médicaments. En 2021, 800 millions de dollars ont ainsi pu être économisés. Ce qui montre le niveau que cette industrie a atteint. Le temps est donc arrivé pour passer un nouveau cap qui est celui de l'exportation. Surtout que l'on connaît un surplus de certains médicaments. L'Algérie s'est bien évidemment tournée vers son continent. Porte de l'Afrique, le pays aspire pouvoir aider ses frères africains à satisfaire leurs besoins en médicaments. C'est ainsi que la tutelle a décidé de promouvoir les médicaments «made in bladi» en organisant un Salon de l'industrie pharmaceutique algérienne «Djazair Healthcare», au...Sénégal. Il a débuté, hier à Dakar, et se poursuivra jusqu'au 20 du mois en cours. 70 laboratoires pharmaceutiques des secteurs public et privé participeront à cette 1ère édition. La veille de l'ouverture de ce salon, le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, a ouvert la voie à ces laboratoires. Il est intervenu lors d'une table ronde sur «l'avenir de la santé et la résilience économique», organisée par la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA). «Benbahmed a appelé à prioriser la production pharmaceutique africaine en vue de satisfaire les besoins du continent». Néanmoins, le ministre a tenu à mettre en avant le fait que cette approche ne pourra réussir sans lever les barrières douanières pour les produits pharmaceutiques. Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed a dans ce sens insisté sur l'adoption d'une approche consensuelle et continentale entre les différents pays membres de l'Union africaine (UA) pouvant développer l'industrie pharmaceutique. « Cela à travers la prise de nombre de mesures», a-t-il souligné. Il donne comme exemple l'investissement dans le secteur de la santé pour le développement économique, l'adoption d'une approche innovante en matière de financement sanitaire pendant la pandémie et la prise de mesures incitatives visant à promouvoir le domaine de la santé. Benbahmed a vanté l'expérience algérienne comme «modèle africain´´ afin d'atteindre ces objectifs. Il a soutenu que la création du ministère de l'Industrie pharmaceutique s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. «Cela au même titre que la mise en place des cadres législatifs et réglementaires devant régir le secteur ainsi que la mise en place des structures et outils nécessaires, permettant ainsi de franchir un grand pas en la matière», a-t-il rétorqué. «Entre 2019 et 2022, la production des médicaments a augmenté de plus de 30%», a-t-il soutenu. Il fait remarquer que grâce à son tissu de production, l'Algérie a pu s'immuniser contre les perturbations des marchés mondiaux des médicaments et assurer la disponibilité de l'ensemble des produits pharmaceutiques utilisés dans la prévention, l'examen et le protocole de traitement de Covid-19. Mieux encore, même la vaccination n'a pas posé problème puisqu'il a été produit localement. «Le groupe public Saidal s'était engagé dans la production du vaccin anti-Covid-19 au niveau local en collaboration avec les laboratoires chinois Sinovac», a-t-il rappelé avant d'insister sur l'importance de l'Agence africaine du médicament. «Elle permettra le développement de l'industrie pharmaceutique africaine à travers le renforcement des échanges et la coopération inter-continentaux», a-t-il attesté. «L'Algérie était parmi les premiers pays qui ont signé et ratifié le Traité portant création de l'Agence africaine du médicament, et a même exprimé sa volonté d'abriter le siège de cette agence», conclut Benbahmed. Le médicament algérien est donc parti à la conquête de l'Afrique...