Des partis politiques font leurs congrès et d'autres s'apprêtent incessamment à le faire. C'est le temps de la restructuration de la classe politique à l'aune de novelles mutations politiques que connaît le pays. L'annonce imminente d'un remaniement ministériel et l'organisation d'une grande conférence nationale regroupant toutes les sensibilités politiques impriment à la scène nationale un souffle nouveau et impactent automatiquement les Etats majors de partis. En effet la proximité de ces deux évènements, adossés aux rencontres entre le président de la République - chefs de partis et à la mise en place annoncé d'une grande commission nationale sur les subventions, autorisent les observateurs à voir dans les semaines à venir un rôle plus visible de la classe politique. Les partis politiques ont, en effet, une responsabilité très lourde quant à l'accélération du processus du changement en cours. C'est le propre d'une classe politique censée apporter des réajustements et des propositions à même de résoudre et juguler les entraves et les crises qui se dressent au pays quand l'enjeu est crucial et la situation est critique. Est-ce l'entame d'un nouveau aggiornamento qui s'annonce pour les formations politiques ou juste un rafistolage comme à l'accoutumée? Le contexte politique et économique du pays et de la région ne favorisent plus le jeu du rafistolage et du colmatage politiques. Le pays a besoin d'une classe politique forte et responsable pour parer à tous les dangers qui se présentent au plan régional et au plan international. La main tendue de Abdelmadjid Tebboune en est l'exemple. La classe politique à travers ses partis doit saisir cette opportunité pour enclencher un véritable processus de changement en mesure de donner au pays un paysage et un spectre politiques à même de reconfigurer de fond en comble la scène nationale et rendre à la pratique politique et partisane ses lettres de noblesse. Certes, beaucoup de travail et d'efforts restent à faire, mais l'entame d'une dynamique de rassemblement patriotique est toujours nécessaire pour couper la route aux mercenaires et ennemis avérés de la nation. La démarche du Abdelmadjid Tebboune est louable dans la mesure où elle est dépourvue d'un préalable étroit en rapport avec des manoeuvres politiciennes de bas étage. Cette main tendue est une opportunité pour la classe politique de se régénérer et de rompre avec la vieille pratique qui consistait à faire dans l'allégeance vile et la cooptation destructrice. Les partis politiques sont face à un enjeu dont l'intérêt de la nation doit primer mordicus. Tout le travail doit s'arc-bouter sur la nécessaire reconfiguration qui s'attellera à enclencher une dynamique salvatrice pour la patrie. La situation s'y prête, la volonté politique s'annonce avec un caractère positif quant à l'accompagnement du processus du changement démocratique dans le cadre d'un grand rassemblement patriotique. Les formations politiques sont interpellées a jouer leur rôle historique et assumer leur mission qui leur sied, à savoir faire barrage à la menace étrangère et aux ennemis du pays à la solde des officines occultes et des forces dont l'ingérence dans les affaires internes des pays n'est pas à démontrer. La classe politique a un devoir devant l'Histoire, elle est la conscience de la société sur le plan de la mobilisation politique. Sa contribution dans la mise en oeuvre d'un paradigme politique rassembleur est plus qu'exigée pour permettre à l'Etat et à la société d'aller vers l'étape cruciale et déterminante de développement national et de changement dont la justice sociale et la démocratie constitueront la trame de fond et la matrice incontournable. Les partis doivent saisir l'offre du président de la République pour faire de la démarche de la main tendue un nouveau serment politique vers une véritable refonte de l'Etat et un renouveau de la société. Le changement est irréversible, mais l'implication des forces vives de la patrie est plus que déterminante étant donné que le pays à besoin d'une grande mobilisation patriotique et d'un grand rassemblement national pour se dresser contre les menaces qui ciblent l'unité du pays et de sa cohésion.