10 % des consultations en dermatologie sont liées à l'alopécie et aux pelades. Environ 10% des consultations en dermatologie sont relatives à des cas d'alopécies (calvitie) et 2% aux pelades (plaques éparses de chute de cheveux), a affirmé jeudi le professeur Smaïl Benkaïdali, chef de service de dermatologie au CHU Mustapha Pacha (Alger) lors d'une intervention au «premier symposium de dermatologie». Le thème de cette rencontre entre spécialistes était le traitement des alopécies et des pelades, lesquelles nécessitent non seulement une prise en charge médicale délicate et ardue de par les nombreuses origines du mal, mais aussi une attention psychologique particulière surtout chez les jeunes patients. Prenant la parole devant une assistance nombreuse composée de professeurs en dermatologie, médecins, pharmaciens, étudiants, hospitaliers..., le conférencier a indiqué que les facteurs psychosomatiques jouent également un rôle important dans l'apparition de ces difformités. Il a précisé, en outre, que suite au séisme de Boumerdès, l'incidence de ces maladies a été très importante. Dérivé d'un mot grec signifiant «renard», en raison de la chute annuelle de ses poils, le mot alopécie désigne la chute des cheveux ou d'autres poils tels que sourcils, cils, barbe, pilosité des aisselles ou du pubis, qui entraîne une calvitie. Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette maladie qui affecte aussi bien les personnes âgées que jeunes mais avec une nette prépondérance chez la femme, a expliqué le professeur. Elle peut être provoquée par des maladies de la peau, des troubles hormonaux et certains traitements anticancéreux ainsi que par voie héréditaire. Un choc d'ordre familial, affectif, un accouchement, voire un avortement, peuvent en être la cause. Il faut dire que cette maladie qui modifie défavorablement et l'allure et l'apparence surtout chez un jeune sujet, a un impact traumatisant indéniable sur la qualité de vie des patients qui, souvent, refusent d'accepter cette maladie qui affecte leur «look». Certains malades vont jusqu'à «s'enfermer chez eux et développent des troubles psychiatriques», a en effet affirmé le docteur Tayeb Benathmane, psychiatre au CHU Pacha. De nouveaux traitements (onéreux) sont apparus en Europe et des autogreffes, qui consistent en l'implantation de cheveux artificiels ou prothèses capillaires, ont connu des débuts timides en Algérie. Dans une brève allocution, le Professeur Abdelkrim Djebbar, président de Lad-Pharma, organisatrice du symposium, a regretté «le non-remboursement des produits pharmaceutiques locaux» dont l'alopécyl proposé au malade pour 400 dinars les deux flacons, le troisième étant offert gratuitement. Il a en outre précisé que «l'Algérie importe un total d'un milliard de dollars de médicaments couvrant 80% des besoins locaux et les 20% restants sont produits localement soit 200 millions de dollars, dont 18% sont remboursables et 2% ne le sont pas». Le non-remboursement, a-t-il dit, casse une logique de travail dans la production nationale qui ne se trouve pas encouragée concrètement par les pouvoirs publics alors qu'elle procure de l'emploi, des économies de devises, développe l'application du transfert des technologies et lutte contre la cherté du médicament. Il a été relevé pendant cette rencontre que le «nomadisme» des patients d'un médecin à un autre, pénalise tout effort de statistiques prouvées et les spécialistes d'interpeller l'Etat «pourquoi les essais thérapeutiques, dermato ou autres, sont faits ailleurs et non en Algérie? ».