Ils sont éparpillés à travers les douze villes qui accueillent la compétition pour un business pas comme les autres. Ils s'appellent François et Ali. Ils sont Français et ils sont en Allemagne pour la Coupe du monde. Ils ont, cependant, la particularité de ne pas entrer au stade. Et croyez-nous, ce ne sont pas les billets d'accès aux enceintes sportives qui leur manquent. Ils sont, même, très bien fournis sur ce plan. En fait, tous ces billets ils s'en servent «pour se faire du blé» comme ils disent. Entendez par là de l'argent. François et Ali sont tous simplement des revendeurs de billets. Nous les avons croisés à la gare de Francfort le jour du match Pays-Bas-Argentine du premier tour. Ce genre de personnes rechigne, en général, à parler de leurs affaires surtout lorsque leur interlocuteur se trouve être un journaliste. Mais ce jour-là, ils ont bien voulu discuter avec nous pour nous indiquer qu'ils ne font pas ce «métier» qu'à l'occasion de la Coupe du monde. «Nous sommes Parisiens mais dès qu'il y a un match du championnat de France, très important dans une autre ville, nous n'hésitons pas à nous déplacer pour acheter un maximum de billets dont on sait que nous les écoulerons facilement» nous a dit François qui ajoute que «ce Mondial est une affaire en or pour nous». «Imaginez, nous dira-t-il, que nous avions des billets pour Brésil-Australie de 200 euros chacun. Nous les avons refilés à un couple de Brésiliens qui a consenti à nous les payer tous les deux 2000 euros. Ici il y a une folie autour des billets d'accès au stade. Ce n'est pas comme en France où les gens aiment marchander pour vous faire baisser les prix. Ici on veut assister à un match même si ce n'est pas votre équipe qui va jouer». Comme nous lui demandions si les Japonais, connus pour être de grands consommateurs étaient de «bons» clients, François a eu cette réponse: «Détrompez-vous. Contrairement à ce que l'on croit, les Japonais sont près de leurs sous. Pour moi les meilleurs clients ce sont les Mexicains. C'est extraordinaire ce qu'ils font. Ils ne viennent, pourtant, pas d'un pays riche mais pour leur équipe nationale, ils ´´claquent´´ tout leur argent». On a, aussi voulu savoir si cette coupe du monde va leur rapporter gros. «Très gros même, souligne François. C'est une énorme affaire. Nous sommes plusieurs Français éparpillés à travers le territoire allemand pour ce business. Croyez-moi, chacun de nous va s'en sortir avec un beau pactole. Ali et moi, nous en sommes en ce moment à 10.000 euros de bénéfices par semaine. Il n'y a pas à dire, ce voyage valait vraiment le coup».