Les premières sanctions viennent de tomber à l'aéroport d'Alger! De hauts responsables de la plus grande infrastructure aéroportuaire du pays ont été limogés, hier. La décision a été prise par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, à la suite du scandale des deux jeunes «harraga» retrouvés morts dans la soute à bagages d'un avion d'Air Algérie. Ainsi, le directeur de la police des frontières a été relevé de ses fonctions. Au même titre que le directeur adjoint de la police des frontières aérienne. Le directeur de la PAF à l'aéroport d'Alger a lui aussi été «remercié». D'autres hauts responsables de la même infrastructure aéroportuaire se sont vu signifier la porte de sortie. Il s'agit du chef d'unité de la sécurité des avions, du chef d'unité de la sécurité et du contrôle à l'aéroport d'Alger, du chef du commissariat de la sûreté de l'aéroport d'Alger et le responsable de la sécurité des pistes de ce même aéroport. Ce sont là de très hauts gradés de la police nationale qui ont été renvoyés à cause de cette faille sécuritaire, dont un aéroport qui, pourtant, était considéré comme l'un des plus sécurisés au monde. Mais vendredi dernier, deux jeunes de la commune de Hammadi (22 km à l'est d'Alger) ont réussi à détourner tout le protocole sécuritaire pour embarquer clandestinement dans la soute à bagages d'un Airbus A330-200 d'Air Algérie. L'avion a fait un vol vers Barcelone ensuite Dubai avant que les cadavres des deux jeunes, en nette décomposition, n'aient été découverts par les policiers de l'aéroport! Ce qui a provoqué un véritable tollé dans le pays quand on connaît le nombre de contrôles que subissent les voyageurs de cette aérogare. Comment alors deux jeunes «harraga» ont pu les déjouer pour atteindre l'avion sans être inquiétés? Y a-t-il eu une complicité? Une chose est sûre il y a véritablement une faille sécuritaire qui aurait pu coûter très cher. On ne peut imaginer quel grand drame cela aurait été si ces deux jeunes étaient des terroristes. Eux qui ont introduit leurs téléphones et sac à dos, auraient pu avoir des bombes sur eux faisant exploser l'aéroport ou même des avions en vol. Une erreur impardonnable surtout qu'elle intervient quelques mois après une affaire du même genre dans un autre aéroport du pays. Plus exactement celui de Constantine (est du pays). Au mois de mars dernier, un mineur de 16 ans avait réussi à monter clandestinement dans un avion d'Air Algérie à destination de la France. Il a fort heureusement survécu à ce périple en atterrissant sain et sauf à l'aéroport de Roissy- Charles- de- Gaulle. Cet incident, qui a eu lieu dans un aéroport moins protégé que celui de la capitale, aurait dû être un avertissement pour nos services de sécurité et les responsables chargés de la gestion des aéroports. Mais voilà que deux mois après, une affaire du même genre éclate dans le plus grand aéroport du pays. Il fallait donc s'attendre à voir de telles sanctions être prises. Et encore, d'autres têtes devraient tomber dans les prochains jours avec l'avancée de l'enquête. Cela concernerait, notamment, des responsables de la Société de gestion de l'aéroport d'Alger, le ministère des Transport, mais aussi Air Algérie. L'enquête qui suit son cours promet d'être riche en rebondissements...