Les gains réalisés par son secteur sont estimés à 24 milliards de dollars pour le premier semestre en cours. Le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, a défendu hier sa loi sur les hydrocarbures. Lors d'un séminaire sur l'expertise pétrolière tenu à Alger, il a justifié sa non-application une année après sa promulgation par le Parlement, par le fait que «c'est un processus qui prend beaucoup de temps». Le ministre refuse de parler de retard en affirmant qu'«on ne peut pas changer la politique d'un secteur, du jour au lendemain». Sur un ton peu convaincant, M.Khelil précise que son département ne veut pas se précipiter et que la priorité pour lui est d'installer d'abord les agences de régulation. Or, bien avant la promulgation de la loi, le ministre ne cessait pas de dire: «Nous sommes déjà en retard dans la mise en oeuvre du processus de réforme du secteur de l'énergie». Ce revirement dans le discours explique tant bien que mal que le projet de loi sur les hydrocarbures connaît des difficultés pour se traduire sur le terrain. Preuve en est, aucun décret d'application n'a été signé jusqu'à ce jour. Sans pour autant s'attarder sur le sujet, le ministre a tenu à confirmer que le 7e avis d'appel d'offres international sera lancé selon les procédures du nouveau modèle. Voulant montrer que tout va bien, le ministre a fait savoir que le 7e appel d'offres aura lieu dans les délais prévus, c'est-à-dire avant la fin 2006. En attendant la promulgation des décrets d'application du nouveau texte, le département de l'énergie ne perd pas son temps. Il se consacre actuellement à la préparation du terrain et à mettre de l'ordre dans le secteur. Le ministre a indiqué qu'un avis d'appel d'offres pour la constitution d'une banque de données sera prochainement lancé. Interrogé sur les recettes des exportations d'hydrocarbures, le ministre a estimé qu'elles sont de l'ordre de 24 milliards de dollars à la fin du premier semestre 2006. Il est fort attendu que les gains générés par les exportations des hydrocarbures dépasseront certainement les 50 milliards de dollars à la fin 2006. Ces résultats encourageants pourraient être donc à l'origine du retard dans le passage à l'application du nouveau modèle qui consacre la libéralisation du secteur de l'énergie. Avec la flambée des prix du pétrole qui promettent d'atteindre les 100 dollars, selon les prévisions des spécialistes du domaine, l'Etat pourrait probablement retarder le processus. D'autant plus qu'il s'agit d'un secteur important qui est le poumon de l'économie nationale. Dans le discours qu'il a prononcé avant-hier au Palais des nations, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a souligné un trait important en affirmant qu'«il est aujourd'hui de notre devoir de consacrer le droit des générations futures à bénéficier des richesses naturelles». «Nous sommes parvenus à la conclusion que notre génération n'est pas en mesure de créer une économie alternative au secteur des hydrocarbures», a observé le chef de l'Etat. Ce dernier a mis l'accent sur la nécessité de garantir «aux générations futures leur part dans cette richesse naturelle». Par ailleurs, la rencontre d'hier a été organisée par l'Association des pays producteurs de pétrole africains (Appa). Les débats ont été axés sur la promotion des ressources humaines et l'échange d'expériences en matière de développement de l'expertise pétrolière.