Cette nouvelle Constitution est le fruit de «négociations serrées» où ont pris part l'ensemble des familles politiques. Le projet de nouvelle Constitution a été plébiscité à plus de 96% lors du référendum de dimanche dans les deux plus grandes villes de Mauritanie, Nouakchott et Nouadhibou, qui regroupent environ un quart de la population du pays, selon des résultats partiels publiés lundi. Nouakchott, la capitale mauritanienne, a voté pour le projet de Constitution à 95,27%, contre 2,93% de non et 1,8% de votes nuls, selon des résultats du ministère de l'Intérieur communiqués dans la matinée par la Radio nationale. Le taux de participation dans la capitale a été de 77,3%, selon ces chiffres. A Nouadhibou (nord-ouest), la capitale économique, le résultat a été de 96,4% de oui, 2,2% de non et 1,3% de votes nuls, avec un taux de participation de 77,4%. Ces deux villes regroupent environ un quart des quelque trois millions d'habitants du pays. Selon le ministère de l'Intérieur, les résultats définitifs au niveau national devraient être rendus publics lundi avant 12 heures (locales et GMT). Ces premiers résultats «ont valeur de plébiscite de la Constitution amendée», a estimé dans la nuit, le ministre secrétaire général de la présidence, Hebib Ould Hemmet. Le projet de Constitution était soumis au référendum par le Conseil militaire pour la justice et la démocratie (Cmjd), la junte au pouvoir depuis le 3 août dernier. Ce scrutin est le premier d'une série de scrutins, qui doit s'achever en mars 2007 par une présidentielle pour clore la période de transition et assurer le retour d'un pouvoir civil démocratiquement élu. Cette nouvelle Constitution est le fruit de «négociations serrées» où ont pris part l'ensemble des familles politiques, ainsi qu'une large frange de la société civile mauritanienne. Les participants à ce dialogue inter-mauritaniens se sont ainsi accordés sur un texte qui «apporte une garantie sérieuse d'alternance au pouvoir». La nouvelle loi fondamentale de ce pays, prévoit en effet, un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois pour le chef de l'Etat. Il faut savoir que pareille disposition constitutionnelle n'existait pas dans l'ancienne Constitution qui accorde un mandat de six ans au président sans aucune limitation. A travers le plébiscite de ce dimanche, les Mauritaniens ont donné leur caution pour un régime de type présidentiel, donnant au chef de l'Etat d'importantes prérogatives dont la désignation du Premier ministre. Cependant, ce pouvoir présidentiel est contrebalancé par des prérogatives renforcées du Parlement. Ce dernier dispose du droit de voter la défiance du gouvernement. Deux petites formations politiques, l'Alliance pour la justice et la démocratie (AJD) et le Parti de la 3ème génération et un mouvement négro-mauritanien en exil, les Forces africaines de libération de la Mauritanie (Flam)- ont appelé au boycott du référendum.