L'administration des douanes algériennes a engagé une poursuite judiciaire pour les motifs de fraude financière et d'infraction au change Encore six conteneurs ont fait l'objet de saisie opérée par les douaniers activant au niveau du port d'Alger. D'emblée, il y a lieu de souligner que ces caissons, ouverts à l'entrepôt d'El-Hamiz, à Alger, sont la propriété de plusieurs importateurs véreux, à l'encontre de qui l'administration des douanes algériennes a, d'ores et déjà, engagé des poursuites judiciaires pour les motifs de fraude financière et d'infraction au change. C'est ce qu'a indiqué hier, le directeur régional d'Alger, M.Sid Larbi. Parmi les objets réquisitionnés par les services des douanes, il y a avait entre autres, de vieilles machines agricoles usées et inutilisables. Ce matériel a été importé dans le but de servir de subterfuge à une procédure illicite de transfert de devises. Les éléments des douanes ont aussi mis la main sur une importante quantité de produits pyrotechniques, introduite illégalement dans le port d'Alger. Ces deux opérations frauduleuses sont l'oeuvre de vrai-faux importateurs, soutient M.Sid Larbi. Et pour preuve, signale le directeur régional des douanes d'Alger, ces «pseudos importateurs» ont, dans les déclarations faites aux douaniers, tenté de tromper la vigilance des éléments de Sid Ali Lebib sur la valeur des machines agricoles, tout comme ils sont coupables d'importation de produits jugés prohibés aux yeux de la loi en vigueur. Mais, comme souligné plus haut, l'objectif recherché n'est autre que celui de cumuler des richesses en recourant à des méthodes de transfert illicite de devises, au détriment, bien évidemment, du Trésor public. Ce genre de méthode constitue une véritable saignée pour les caisses de l'Etat. Et pour cause, un de ces importateurs indélicats dont les services des douanes ont réussi à mettre à nu les agissements contraires à la loi, est parvenu à transférer illicitement la somme faramineuse de 3,5 millions de dollars américains. Cet importateur, arrêté et emprisonné, apprend-on, est impliqué dans une quinzaine d'affaires d'infraction au change. Le directeur régional des douanes, M.Sid Larbi qui a rendu publiques ces informations s'est totalement gardé de révéler l'identité de l'importateur en question et le nom de son entreprise d'importation, arguant du fait que cette affaire est actuellement en instruction au niveau de la justice. Il dira, néanmoins, que son arrestation a été le fruit d'une étroite collaboration entre l'institution des Douanes et les éléments de la Dgsn. Notre interlocuteur mettra aussi en exergue le fait que le même importateur est aussi redevable d'une amende de 134 milliards de centimes au profit du Trésor public. De plus, M.Sid Larbi fera savoir que la valeur déclarée par laquelle le même importateur, usant d'un faux registre du commerce et de fausse déclaration d'impôts, a réussi à «détourner» la somme de 3,5 millions de dollars US, ne dépasse pas le montant de 67.000 dollars.D'autre part, M.Sid Larbi ajoutera que beaucoup d'importateurs frauduleux présentent au niveau des douanes «des factures réelles des marchandises qu'ils importent principalement des pays asiatiques, alors que les factures déclarées à la banque sont surévaluées, et ce toujours dans l'objectif de transfert de fonds en devises.» A titre d'exemple, une des machines agricoles saisies a été déclarée à la banque pour une valeur de 800.000 euros alors que son coût réel déterminé par l ‘expertise ne dépasserait pas les 8000 euros. L'on a appris par ailleurs que l'administration des douanes algériennes s'est dotée depuis juin 2005 d'une commission de contrôle et de transfert des conteneurs en souffrance au niveau du port d'Alger. Quelque mille conteneurs ont été traités par cette commission qui a décidé du transfert de 300 d'entre eux dans différentes zones d'entreposage. Le président de cette commission M.Ahmed Amine Mahboub, nous a, quant à lui, indiqué que l'instance qu'il chapeaute a été mise en place aussi bien pour désengorger le port d'Alger que pour disséquer toute tentative d'infraction au change.