L'initiative de «la main tendue» et du rassemblement décidée par le président de la République a révélé une espèce de brouillamini du côté de la mouvance islamiste qui active sur la scène politique nationale. Les formations islamistes semblent vivre une léthargie due à la crise interne qui les frappe de plein fouet. Cette réalité qui pèse lourdement sur leur devenir politique est en train de provoquer des attitudes, le moins que l'on puisse dire, biscornues. Le flou entretenu par le MSP quant à l'initiative lancée par le président Tebboune est une preuve de plus qui conforte la thèse de la déroute de la mouvance islamiste sur la scène politique nationale. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), ne sait plus à quel saint se vouer, ni la conduite à tenir par rapport à un événement qui est en train de prendre une allure d'un débat national des plus larges au sein de la société et la classe politique en général. La crise est telle, que seul le MSP et le mouvement El Binaa qui arrivent à se maintenir comme formations politiques dans ladite mouvance en dislocation programmée, à l'image du Front de la justice et de développement (FJD), de Abdallah Djaballah qui a cédé sa place à son lieutenant, Lakhdar Benkhellaf, à la tête d'une formation moribonde et déserte. Le MSP reste le dernier mohican de cette mouvance dont la pseudo opposition essaye tant bien que mal d'exprimer une présence politique sans pour autant avoir de l'influence sur les événements en cours. Le MSP ne pipe mot sur l'initiative du rassemblement et de la «main tendue» par le président Tebboune. Cela s'est confirmé lors de la rencontre qui s'est déroulée dans ce sillage. Le président de ce mouvement, Abderrezak Makri, en l'occurrence, parle de tout sauf de l'initiative dont l'objectif consiste à rassembler l'ensemble des Algériens autour de leur Etat national et de sa souveraineté face aux dangers qui se trament contre elle de l'extérieur. La déclaration du Makri était laconique et ombrageuse sur la question relative à l'initiative du rassemblement lancée par le président Tebboune. À ce propos, il a rétorqué qu' «il est important d'oeuvrer pour que la vision future devienne plus claire pour tous et pour que les Algériens soient rassurés que leur avenir est dans leur pays, mais aussi pour que la concurrence ouverte entre eux dans le cadre de l'égalité des chances, dans les domaines politique ou économique, soit garantie». Il s'agit là d'une sémantique dépourvue de thématique politique et d'approche claire censée cibler l'objectif escompté du discours. Avec le temps, cela s'est confirmé davantage, c'est-à-dire que depuis, le MSP version Makri n'a pas fait des annonces ou des déclarations ayant trait à la démarche du rassemblement national qui fait son chemin au sein de la classe politique et de la société civile en général. Le MSP a été pris de court, il ne s'attendait pas à ce qu'une dynamique politique puisse sortir d'un giron politique en dehors de sa sphère islamiste. Cette attitude s'explique amplement, dans la mesure où le MSP et son président Makri avaient mené une campagne tambour battant pour promouvoir l'initiative de «Mazafran» en allant jusqu'à solliciter l'institution militaire pour négocier vertement et directement avec elle. Comme les choses ont pris une autre tournure au plan politique, aujourd'hui, il s'avère que le MSP n'apprécie pas les initiatives qui émanent d'autres horizons que le sien. C'est cette logique hégémoniste qui a animé l'approche et la démarche du MSP et le reste des partis islamistes quant à une possible dynamique qui ne devrait se faire qu'à travers eux et autour d'eux. L'on comprend les raisons qui motivent l'attitude du MSP à l'égard de l'initiative du rassemblement patriotique. C'est une réaction qui exprime l'esprit d'accaparement des initiatives cher aux islamistes. Cette conception a de tout temps animé la mouvance islamiste qui ne cherche que d'avoir la main haute sur le reste du spectre politique qui pullule la scène politique nationale. Cette position inodore et incolore du MSP va exacerber la crise au sein de cette structure qui reste le dernier «rempart» de la mouvance islamiste en pleine décomposition et dislocation. Tout compte fait, les choses vont connaître une décantation d'ici peu, le temps finira par apporter son lot de vérités sur les tenants et les aboutissants d'une attitude des plus abracadabrantes exprimée par ce mouvement qui se réclame de la modération et du juste milieu