Une situation aggravée par le nombre important des hypertendus et des diabétiques. Le nombre des insuffisants rénaux à l'échelle nationale, qui nécessitent des soins par dialyse, augmente avec une fréquence annuelle de 100 nouveaux cas par million d'habitants. Soit 3000 nouveaux cas chaque année. Le Dr Boukheloua, président de la fédération nationale des insuffisants rénaux, qui a avancé ces chiffres lors de la conférence de presse tenue, hier, à la Maison de la presse Tahar Djaout, vient de lancer un véritable cri de détresse. Le conférencier a expliqué cette montée frénétique du nombre des dialysés par les carences qui caractérisent la prise en charge des insuffisants rénaux avant qu' ils n'atteignent le stade terminal de la maladie. Une situation aggravée par le nombre important des hypertendus et des diabétiques qui constituent 3% de la population. Ces derniers, ajoute-t-il, deviennent des insuffisants rénaux, dans la mesure où il ne sont pas pris en charge convenablement. L'ouverture de nouveaux centres de dialyse, qui étaient de 154 l'année passée, et de 168 l'année en cours dont un quart appartient au secteur privé, a fait augmenter le nombre des dialysés de 7800 à 1000. Interrogé sur le nombre des insuffisants rénaux non dialysés, le Dr Boukheloua a indiqué la non-disponibilité de statistiques concernant cette catégorie tout en estimant que leur nombre devait dépasser le double des dialysés. L'utilisation, en Europe et en Amérique, depuis des années déjà, de l'hormone EPE, dans le traitement de l'insuffisance rénale, en remplacement des pochettes de sang, a indiqué le président de la fédération n'a pas cours chez nous. Etant un produit dopant cette hormone est interdite dans nos hôpitaux malgré ses bons résultats sur le plan de l'efficacité médicale et aussi en matière de coût. Le chargé de la communication de la fédération M.Taïf Khaled, a révélé pour sa part, ce que nous pouvons considérer comme un véritable scandale. Il s'agit de la péremption de médicaments immunosuppresseurs, destinés à la greffe rénale dans la clinique Dekssi à Constantine. La valeur de ces médicaments dépassait les 750 millions de centimes. Cette affaire est générée, ajoute-t-il, par le blocage des opérations de greffe et ce en dépit de la disponibilité de 400 donneurs de reins qui attendent le feu vert du ministère de la santé pour faire don de leurs reins. Il est à rappeler que les CHU d'Oran, Constantine, Blida et Mustapha- Bacha autorisés à effectuer ce genre d'opération n'ont réalisé que 220 opérations depuis 1986, date de la première greffe de rein en Algérie. Le Dr Boukheloua a indiqué que la fédération lutte pour la création d'un conseil national de greffe d'organe afin de faire face à tous ces problèmes. Un conseil qui sera accompagné de centres régionaux spécialisés uniquement dans les opérations de greffe. Les intervenants ont dénoncé par ailleurs l'opacité qui caractérise le transfert des malades à l'étranger. A titre d'exemple, la commission nationale du transfert à l'étranger pour soins a envoyé 19 insuffisants rénaux en Arabie Saoudite pour subir des greffes, sans que la fédération et les associations réparties sur l'ensemble du territoire national, sachent sur quels critères, ont été sélectionnés les bénéficiaires.