Insuffisance n La greffe rénale, qui a repris depuis quelques années dans notre pays et qui est pratiquée au niveau de 12 hôpitaux, est loin de répondre à la demande exprimée. En effet, selon le Pr Rayane de l'hôpital Parnet (Alger) qui était présent, hier, à une rencontre scientifique sur le thème «Les aspects anatomopathologiques des reins transplantés et les lésions cellulaires rénales», la moyenne qui se situe entre 100 à 150 greffes par an est très insuffisante pour prendre en charge tous les malades qui ont besoin de ce genre d'intervention». Selon ce médecin, il faut entre 300 et 500 transplantations de reins par an pour satisfaire la demande qui est exprimée par 5 000 patients, qui sont des receveurs potentiels, sur la liste d'attente. Il est à noter que le problème principal est celui du donneur. Jusque-là, on continue à recourir à la loi promulguée en février 1985 limitant les donneurs aux ascendants et aux descendants du malade. Le Pr Rayane estime que cette loi doit être modifiée pour élargir la famille des donneurs aux conjoints, aux cousins germains et éventuellement à la belle-famille, les problèmes d'incompatibilité étant de mieux en mieux maîtrisés. Il y a aussi la possibilité de recourir aux donneurs cadavériques (prélèvement sur des personnes en état de mort cérébrale), mais cette option risque de prendre encore du temps avant d'être concrétisée car si les écueils des lois et de la religion ont été maîtrisés, il demeure le problème socioculturel qui pose problème. Actuellement le nombre des insuffisants rénaux qui suivent des séances de dialyse sont estimés à 13 000 par an. La prise en charge d'un malade coûte 1 million de dinars par an et un greffon importé est évalué entre 12 000 et 20 000 euros. Le Pr Rayane souligne que chaque année l'Algérie enregistre 4 500 nouveaux cas de pathologies rénales et la population à risque est évaluée à 6 millions de personnes (notamment des diabétiques et des hypertendus). La greffe rénale, outre le fait qu'elle permet au malade de se libérer de la machine de dialyse à laquelle il est branché 3 fois par semaine, permettra à l'Etat de réorienter les fonds vers d'autres services. Une structure pour enfants l Un centre de néphrologie pédiatrique ouvrira ses portes, en septembre prochain au CHU de Beni Messous, pour la transplantation de reins au profit d'enfants souffrant d'une insuffisance rénale chronique. Dans la présentation de cette structure, le Pr Tahar Rayane, chef du service de néphrologie à l'hôpital Parnet, a indiqué que cette structure spécialisée, unique en son genre au niveau national, est dotée d'un service de dialyse d'une capacité de 20 lits, mais sa fonction cardinale consiste en la greffe rénale au bénéfice des enfants insuffisants rénaux chroniques. «La transplantation de cet organe sur des receveurs enfants continue de se faire au niveau des centres de dialyse pour adultes, sans tenir compte des spécificités de ces petits malades, dont la prise en charge efficiente nécessite une équipe pluridisciplinaire constituée, outre d'un néphrologue, d'un psychologue, d'un diététicien et d'un endocrinologue», a-t-il fait remarquer. Considérant la rareté des reins, le Pr Rayane a émis le vœu de voir les parents des jeunes malades se constituer en donneurs pour permettre à leurs enfants de recouvrer une vie normale. S'agissant d'enfants orphelins, leur besoin de cet organe ne peut être satisfait que par le biais d'un prélèvement sur cadavres, en rappelant que cette prestation vise à libérer l'enfant des contraintes de la machine de dialyse pour lui permettre de suivre régulièrement sa scolarité.