Toute alliance sera négociée, défend-il. L'essentiel ce sont les dividendes politiques de la démarche. «Le MSP est, et sera toujours, contre une institution FLN. Nous ne traitons pas avec un texte émanant d'un parti quelle que soit sa ligne politique», lâche M.Boudjerra Soltani, président du Mouvement de société pour la paix. Cette position ne traduit aucun signe de divergence entre les deux partenaires de l'Alliance, rassure l'invité de notre rubrique, A Coeur ouvert avec L'Expression. Se référant à la Constitution, M.Soltani estime que «seul le président de la République a la prérogative de réviser la loi fondamentale du pays». Or, ce dernier ne s'est pas prononcé sur cette question, ce qui réduit la démarche de M.Belkhadem à une «simple initiative». «Il n'y a rien d'officiel dans cette démarche. On peut comparer le FLN à un facteur qui a pour mission de transmettre l'enveloppe portant ses propositions sur la révision de la Constitution au premier magistrat du pays, qui peut les accepter, les rejeter ou encore les rectifier». Fidèle à sa ligne politique, le MSP campe sur sa position d'observateur, jouant d'assurance. «Je ne peux pas me prononcer sur une démarche qui n'est pas encore officielle», lance M.Soltani. Le MSP est-il pour ou contre le principe du mandat illimité du président? Après avoir esquivé une première fois la question, en plaidant pour une définition des concepts: «Il faut tout d'abord qu'on nous explique les raisons et les implications de ce choix», avant de finir par lâcher le morceau: «L'alternance au pouvoir est garantie par la Constitution. C'est l'un des principes sacrés qu'il faut défendre, protéger, et surtout, préserver». Sans équivoque, il ajoute: «Aucune concession n'est permise, dans ce cas, rien ne pourra justifier la remise en cause de l'alternance au pouvoir». Le parti de Boudjerra Soltani rejette donc pour autant le principe du mandat illimité? En tout cas, cette option, «verrouille le champ politique, et menace les acquis démocratiques». L'invité de L'Expression laisse entendre qu'il voterait contre cette disposition si elle venait à être retenue par le président. «En 1996 nous avons rejeté l'article 120 de la Constitution parce que nous avions estimé qu'il n'obéissait pas aux principes immuables des libertés politiques». L'article en question, pour rappel, stipule que «(...) le Parlement adopte la loi de finances dans un délai de soixante quinze (75) jours au plus tard, à compter de la date de son dépôt conformément aux alinéas précédents. En cas de sa non-adoption dans le délai imparti, le président de la République promulgue le projet du gouvernement par ordonnance». Boudjerra nous apprendra que son parti n'a pas été approché ni par le FLN, ni par la présidence pour enrichir le document portant les propositions sur la révision constitutionnelle. Cela ne semble pas pour autant déranger le MSP. «La révision de la Constitution n'est pas inscrite dans le programme quinquennal du parti», rejoignant ainsi le RND qui considère que cela n'est pas une priorité. Quant à soutenir M.Bouteflika pour un troisième mandat, le président du MSP apporte une précision: «Le MSP n'a jamais soutenu qui que ce soit. Le soutien et le plébiscite sont étrangers à notre jargon politique. Notre parti procède plus exactement à contracter des alliances». A retenir dans ce cas, qu'au MSP, «nous n'avons jamais accordé de chèque en blanc». Et que «toute alliance sera négociée». Le MSP a fait savoir que son madjliss echoura se réunira pour peser le pour et le contre. Le «pour», bien évidemment sera porteur des dividendes que le parti encaissera.