Là où nos politiques ont échoué, les patrons de télé essayent bon gré, mal gré de le concrétiser. Président de France Télévision depuis le 6 juillet 2005, Patrick de Carolis accompagné d'une délégation était, hier, à Alger où il a animé en cours d'après-midi un point de point de presse au siège de la Télévision algérienne. En présence du DG de l'Entv, Hamraoui Habib Chawki , l'ancien responsable de Zone Interdite sur M6 et actuel animateur du magasine Des Racines et des ailes, sur France 3, révélera d'emblée, les raisons de sa venue en Algérie. Après avoir rencontré le responsable de la télé algérienne en France, il y a de cela 8 mois- Un voyage soulignera-t-il, «placé sous le triple signe de l'amitié, de l'échange et de la créativité.» Et de renchérir: «En tant que présidents de grandes chaînes télés publiques, nous avons décidé de redonner énergie et vie à notre coopération en créant un accord-cadre d'amitié fondé au plus haut niveau». Ce dernier débouchera, nous indiquera-t-on, sur un axe de développement technique «déjà engagé» que France Télévision souhaite poursuivre, à savoir l'accompagnement technique. Le deuxième axe de coopération relèvera du développement international à travers des instances comme la Copeam où siègent les deux présidents de chaînes télé. Enfin, le dernier axe très important qui sera approfondi sera le contenu, en développant la coproduction à travers l'écriture cinématographique (documentaire, film, reportage...) ainsi que la mise en place de manifestations et d'autres idées de grande ampleur, selon «le mouvement du monde audiovisuel et ses surprises». Et HHC de dire: «Nous allons profiter de leur expérience et savoir-faire sur le plan de la formation, que ce soit dans l'encadrement journalistique, artistique ou technique.» Et Patrick de Carolis de confier plus loin: «Sur le plan écriture de l'histoire (commune Ndlr), il y a matière à faire entre l'Algérie et la France ainsi que sur le plan de la coproduction audiovisuelle qui permettra aux deux publics de se retrouver et se réconcilier. Ce mélange de savoir-faire doit être permanent. Il faut que tout cela s'enrichisse au service de l'histoire. (...) Il faut que cela se fasse à double sens.» Il faut faire face à la réalité des nouvelles technologies comme l'avènement de la TNT et s'aligner devant les valeurs non pas anglo-saxonnes qui dominent la planète mais celles de la culture de la Méditerranée tels sont les enjeux capitaux qui, selon, Patrick de Carolis, «doivent nous rassembler et constituer le rôle du service public qui ne doit pas penser au gain et à l'argent mais penser surtout au contenu de ses programmes en étant un lien social avec la société, ceci étant notre logique». Interrogé par L'Expression, sur le cryptage des chaînes-télé françaises sur le satellites, pénalisant ainsi le téléspectateur francophone qui avait pris l'habitude de regarder ces chaînes et ce, en contradiction avec le discours «généreux» des politiques français en faveur de la francophonie, Patrick de Carolis reconnaîtra volontiers ce «dysfonctionnement». Selon ses termes et en se référant à la chaîne TV5 qui reste cependant maître de la francophonie, il dira que France Télévision «n'a aucune gouvernance sur elle». Présent en Algérie et ce, au lendemain du discours donné par Jacques Chirac en France qui l'a pour ainsi dire épargné de l'interview protocolaire, en étant «très content» en apprenant sa visite en Algérie, Patrick de Carolis confiera avoir été reçu par le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem avec lequel il s'est entretenu du développement audiovisuel autour de la Méditerranée. «J'ai pu apprécier sa vision. Nous avons aussi évoqué l'amitié qui lie nos deux pays.» Patrick de Carolis rencontrera aussi le ministre de la Culture avec qui, dit-il, «nous sommes sur la même longueur d'onde». Il dira enfin être venu en Algérie «en tant que collaborateur et non en tant qu'envoyé».