L'initiative de la «main tendue» et du rassemblement national décidée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, arrive à drainer la quasi-totalité de la classe politique et la dynamique de la société civile. Ce qui est remarquable par rapport à cette démarche à dimension nationale et patriotique, ce sont les forces qui aiment bien se donner le statut de «démocrates»,mais ne se sont pas prononcés sur les tenants et les aboutissant de ce projet rassembleur lancé par le président de la République. À quoi rime ce silence de la mouvance dite démocratique? Pourtant, il ne s'agit que d'un rassemblement dont les intérêts nationaux du pays sont mis de l'avant. Depuis quelques mois, on n'entend plus la voix de ces pseudos démocrates sur la scène politique ou sociétale. Est-ce le reflux qui a caractérisé le Mouvement populaire du 22 février 2019 qui en est la cause? Un nombre d'observateurs politiques a mis l'accent sur les raisons de la «bouche cousue» qui imprime la situation de ce pôle démocratique en quête d'affirmation, voire de son émergence même. Le réalisme politique exige que les «démocrates» saisissent l'opportunité de la «main tendue» pour se redéployer et retrouver leur force qui est réduite à une espèce de loque. Il est temps que les partis dits démocratiques sortent de leur bulle et se rendent à l'évidence que leur poids est quasiment inexistant. C'est cette réalité qui est à même de rendre à ces partis leurs lettres de noblesse. L'initiative du président de la République est une démarche dont les contours sont formulés dans l'esprit d'un rassemblement de toutes les forces vives de la nation. C'est une démarche consensuelle rejetant d'emblée l'exclusion et le sectarisme sous toutes ses formes. Les «démocrates» sont dans une posture où leur force n'est pas vraiment décisive. Ils doivent composer avec le contexte politique actuel s'ils veulent reprendre en main leur situation politique et se faire une place sur l'échiquier national. Il faut se prononcer sur les questions nationales et ne pas continuer à cultiver la brouille sur des aspects cruciaux comme c'est le cas pour le rassemblement patriotique. La mouvance démocratique d'antan avait une approche différente des pouvoirs en place, mais en aucun cas n'avait tourné le dos à la patrie au moment des grandes crises et d'impasses politiques. L'enjeu de l'unité nationale concerne y compris les forces démocratiques, elles sont interpellées à se déterminer d'une manière claire et nette sur cette question névralgique du front interne. es menaces contre l'Etat national sont réelles, c'est dire que le rassemblement patriotique est une véritable panacée pour l'ensemble des Algériens y compris la classe politique sans exclusion et la dynamique de la société civile. Agir en politique, c'est d'abord déterminer les priorités politiques susceptibles de donner aux partis la force d'exister sur le terrain. Les «démocrates» ont une chance pour revenir sur la scène nationale en s'inscrivant mordicus dans la dynamique en cours et d'apporter leur pierre à l'édifice du changement intrinsèque et de renforcement du front interne dont l'Etat national à besoin pour se prémunir contre toutes les menaces et les dangers qui guettent ses frontières et la région en général. La reconstruction et le redressement national ne peuvent pas se faire sur la base d'une approche partisane étroite. C'est une donne qui nécessite l'implication de toutes les forces et les énergies nationales pour les réaliser et les concrétiser. C'est la raison pour laquelle les «démocrates» doivent revoir rapidement leur vision réductrice et nombriliste de la pratique politique et de repositionnement tactique et stratégique sur l'échiquier politique.