Les responsables ont procédé à la désinfection des locaux et au renforcement des mesures d'hygiène générale. Les résultats de l'enquête épidémiologique diligentée pour déterminer les causes des décès des 7 nouveau-nés au niveau de l'hôpital Parnet seront connus cette semaine. C'est ce qu'a affirmé hier le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, M.Amar Tou, en marge d'une visite d'inspection à l'Institut Pasteur de Dely Ibrahim. «Nous ne savons pas encore si ces décès sont dus à un problème viral ou bactériologique ou bien si c'est une infection de l'intérieur ou de l'extérieur de l'hôpital», a-t-il précisé, en ajoutant, que seule l'enquête peut déterminer les vraies causes de ces décès. Par ailleurs, les premiers résultats de l'enquête, établis par une équipe de spécialistes, ont été rendus publics dans un communiqué du ministère. Quatre décès, indique ce dernier, sont dus à une prématurité aggravée par une infection materno-foetale ; un décès est dû à une asphyxie néonatale sévère avec un état de mal convulsif ; un décès est lié à une maladie congénitale du tube digestif ayant nécessité une colostomie et un cas de méningite bactérienne. Ces nouveau-nés présentaient soit un faible poids de naissance, ajoute le communiqué, soit une prématurité donc un état physique particulièrement fragile. Juste après l'annonce de ces décès, l'hôpital a pris des mesures de sécurité concernant l'isolement géographique et technique des malades hospitalisés en néonatologie, la désinfection des locaux et le renforcement des mesures d'hygiène générale ainsi que le dégagement d'espaces pour assurer la continuité des nombreux accouchements pris en charge par l'établissement. De plus, l'antibiogramme est en cours pour déterminer la nature du germe, et une antibiothérapie sera engagée dès réception des résultats. Cet événement tragique nous rappelle les drames qui se sont produits à Djelfa en 2004, où 13 bébés sont décédés et à Mascara lorsque deux ans avant, 7 bébés avaient trouvé la mort à cause d'une mauvaise manipulation d'un produit vaccinal. Selon les spécialistes, lorsqu'il y a mort de personne dans une structure de santé, les parents de la victime doivent déposer plainte auprès du procureur territorialement compétent. «L'article 288 du code pénal prévoit, en effet, la sanction des personnes responsables d'homicide par négligence», expliquent les hommes de loi. La plainte devra être déposée contre l'hôpital. Le parquet déclenchera alors une enquête qui permettra de situer les responsabilités. Dans tous les cas, le directeur de la structure de santé est le premier responsable, en sa qualité de représentant de la personne morale: il est civilement responsable. Notons que, selon les dernières statistiques, le taux de mortalité chez les femmes et les enfants est à 50%, d'autant plus que l'Algérie enregistre annuellement 30.000 décès chez les bébés, soit dix fois plus que ce qui est enregistré en Europe. Cela est dû au manque de moyens, d'où le refus d'hospitalisation par le service des nouveau-nés, à l'hôpital Mustapha, de jusqu'à 1000 bébés par an. Ce nombre s'est élevé à 1200 bébés en 2005. Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, avait pris la décision, faut-il le souligner, de la création d'un service devant prendre en charge les enquêtes sur les cas de transfert des femmes enceintes d'un hôpital à un autre.