Le ciel est bleu entre Alger et Tunis, et il ne peut que l'être. Ce 5 Juillet a vu la diplomatie algérienne briller de mille feux, avec comme chef d'orchestre le président de la République Abdelmadjid Tebboune, qui a annoncé, sur le parvis de l'aéroport d'Alger, où, il offrait l'accolade à son hôte tunisien, Kaïs Saïed, en partance vers l'aéroport de Carthage, la décision d'ouvrir les frontières terrestres avec la Tunisie. «Nous avons pris une décision conjointe de rouvrir les frontières terrestres à compter du 15 juillet», a, en effet, déclaré le président algérien aux côtés de son homologue tunisien qui quittait le pays après avoir assisté aux festivités marquant le 60e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Kaïs Saïed faisait partie, en ce 5 Juillet, des invités de marque de l'Algérie, dont l'Ethiopienne, Mme Sahle-Work Zewde, en passant par le Nigérien Mohamed Bazoum, le Congolais Denis Sassou-Nguesso, et le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Tous, en dépit de leurs «différences», étaient venus partager la fête de l'Algérie. Une palette de chefs d'Etat qui restitue, faut-il le signaler, bien des enjeux politiques à l'échelle régionale. Et c'est en cela que l'annonce de Tebboune ne peut être perçue que comme un coup de maître diplomatique. Pour rappel, le maintien de la fermeture des frontières terrestres entre l'Algérie et la Tunisie depuis mars 2020 pour cause de Covid-19, a fait beaucoup jaser. Les uns et les autres y allant de leurs spéculations et accusant, à charge, l'Algérie de «faire durer le plaisir» aux dépens de son immédiat voisin de l'Est. En fait, le transport de marchandises entre les deux pays ne s'est jamais interrompu et les liaisons aériennes et maritimes avaient repris dès juin 2021. Finalement, et avec la réouverture des frontières terrestres aux véhicules particuliers et voyageurs à partir du 15 juillet, il ne sera plus question de «l'autre frontière fermée du Maghreb» comme certains l'ont claironné. Le secteur du tourisme en Tunisie qui a sérieusement pâti de cette fermeture, sera le premier à s'offrir un grand bol d'air, l'Algérie étant une grande pourvoyeuse de touristes au pays du jasmin particulièrement durant la saison estivale: ils sont, bon an mal an, quelque 3 millions d'Algériens à gagner les doux rivages de la Tunisie. D'ailleurs et selon les professionnels du tourisme tunisien, la voie terrestre reste la principale pourvoyeuse en touristes algériens, avec 93% des passages. Notons qu'en ce 5 Juillet, le président tunisien était, lors de son escale algéroise, accompagné d'une forte délégation de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) conduite par son secrétaire général, Noureddine Taboubi. Une Ugtt proche de la Ftav ou Fédération tunisienne des agences de voyages, laquelle n'a eu de cesse de réclamer le retour des touristes algériens, seuls capables de sauver la saison estivale en Tunisie. Finalement l'annonce de l'ouverture des frontières algéro-tunisiennes augure d'un rapprochement béni entre Alger et Tunis. Surtout que le président algérien Abdelmadjid Tebboune ne s'est jamais départi de son rôle de catalyseur dans les relations bilatérales entre les deux pays, se disant prêt à «renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays dans divers domaines»