La scène politique nationale s'apprête à vivre un événement particulier, dès la prochaine rentrée sociale.Le fait revêt une dimension politique qui aura à accélérer les décantations, dans la perspective, d'asseoir de nouveaux rapports entre l'état et la société. Il s'agit d'un avant-projet de loi sur les mesures particulières de rassemblement pour le renforcement de l'unité nationale. L'affirmation émane de l'Exécutif, qui a examiné, lors de sa réunion, jeudi, présidée par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane. Cet avant-projet de loi vient comme une exigence politique soulevée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans ses sorties et ses déclarations publiques sur la situation politique du pays, et sa nouvelle stratégie pour endiguer la crise de confiance qui caractérise la scène nationale. À ce propos, l'Exécutif a indiqué que «cet avant-projet de loi, présenté par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, tient compte de l'expérience nationale lors des différentes étapes de la Réconciliation nationale qu'a connue notre pays, à commencer par les mesures de grâce de concorde civile et la Charte pour la paix et la réconciliation nationale», souligne le communiqué des services du Premier ministère. Cette démarche de «la main tendue» et du rassemblement national est vue comme une mesure pour «renouveler les valeurs de tolérance et privilégier l'approche du dialogue national, en incarnant, ainsi, une initiative visant à ouvrir de nouveaux horizons à la Réconciliation nationale», a indiqué le communiqué du gouvernement. Le président de la République, n'a cessé de rappeler que cette démarche est une nécessité, voire une urgence, afin de parer aux dangers et aux menaces qui guettent le pays à ses frontières. C'est la raison pour laquelle le cheminement du rassemblement et de «la main tendue» doit constituer la matrice des actions qui seront menées prochainement sur le plan stratégique, en rapport avec la situation interne du pays et du contexte international en état de fébrilité dans ses rapports. Les observateurs politiques et les experts dans le domaine de la jurisprudence constitutionnelle voient dans cet avant-projet de loi sur les mesures particulières de rassemblement pour le renforcement de l'unité nationale une nouvelle étape politique cruciale pour le pays. Une phase qui va permettre à l'Etat de se consacrer à l'enjeu de la Sécurité nationale qui se présente comme une urgence stratégique, à l'aune des reconfigurations et repositionnements qui impactent les relations internationales sur fond de course effrénée des puissances néocoloniales dans leur tentative belliciste de redessiner les contours d'un nouveau partage des zones d'influence. Ce climat de guerre, qui caractérise le monde, est l'une des causes qui incitent l'Etat algérien à renforcer le front interne et consolider l'unité nationale, à travers des mesures qui auront force de loi. C'est le cas pour «la main tendue» et le Rassemblement national qui se présentent comme des mesures visant à immuniser le pays et rétablir la confiance qui a été sabordée par des pratiques politiques lesquelles ont participé à la fragilisation du front interne. L'avant-projet de loi en question va permettre à la classe politique d'apporter sa contribution à un débat constructif et qualitatif. La prochaine rentrée sociale sera marquée par des débats contradictoires qui changeront avec la morosité qui a imprimé pendant des années la scène politique nationale. Il s'agit d'un nouveau contexte qui secrétera des décantations avec des prolongements politiques à même d'enclencher un nouveau processus qui participera à la résolution des situations pendantes et saura asseoir l'apaisement tant exigé par les acteurs politiques et la dynamique de la société civile.