Le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, M.Cherif Rahmani, a procédé hier au siège de son département, à l'installation de l'autorité nationale désignée pour la mise en oeuvre des MDP (mécanismes de développement propre), prévus dans le cadre du protocole de Kyoto. «Selon les résultats des recherches effectuées par des instituts spécialisés, la température de la terre augmente selon un rythme alarmant», a déclaré le ministre avant de rappeler que le phénomène des changements climatiques est une question vitale qui préoccupe tous les Etats de la planète. Les effets du réchauffement de la terre nous touchent de plein fouet, étant donné que le désert occupe la majeure partie de la superficie du pays. L'intervenant a indiqué qu'un rapport détaillé sur les retombées néfastes de ce phénomène sur l'agriculture, les ressources en eau et sur l'économie d'une manière globale, a été déposé au niveau du conseil des ministres. Cela, en vue de mettre en place une stratégie commune qui permettra de faire face à cette menace induite essentiellement par les émissions de gaz à effet de serre. L'installation de cette autorité est survenue suite à la ratification par l'Algérie, le mois de février de l'année écoulée, du protocole de Kyoto. Cette instance désignée aura pour mission de coordonner les efforts des différents acteurs dans les domaines de la protection de l'environnement. Elle sera coprésidée par M.Lazhar et M.Djouamai, respectivement, directeurs au ministère des Affaires étrangères et au ministère de l'Aménagement du territoire. Ils devraient travailler en étroite collaboration avec les autres membres, représentant les ministères de l'Intérieur, des Finances, de l'Energie, des Transports, et de l'Enseignement supérieur, ainsi que les représentants de la direction nationale des forêts et de l'agence nationale de l'énergie. Les transports, l'habitat et tous les autres secteurs doivent s'adapter aux nouvelles exigences en matière de protection de l'environnement et de la sauvegarde des ressources naturelles. Et ce, ajoute le ministre, «afin que l'avenir des futures générations ne soit pas hypothéqué». Le recyclage des déchets industriels va réduire l'exploitation des richesses naturelles comme il va contribuer dans la lutte contre la pollution. La flambée des prix du pétrole ces dernières années est un signe annonciateur de la fin de cette énergie. Le recours aux énergies renouvelables n'est plus un choix mais une fatalité conclut-il. L' Autorité nationale pour la mise en oeuvre des MDP, qui sera financée par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, s'attellera à mettre en place les trois principaux mécanismes du protocole. Il s'agit du système d'observance du respect des engagements, du comité chargé du contrôle et du mécanisme de développement propre. L'application de ces mécanismes, à l'échelle internationale, ambitionne de réduire les émissions à effet de serre (EGS) sur la période 2008-2012, de 5% par rapport à leur niveau en 1990. Il est à rappeler que le protocole de Kyoto a été élaboré en 1997 dans le sillage de la prise de conscience internationale concernant les changements climatiques, survenue lors du sommet de la terre, tenu à Rio en 1992. La convention est entrée en vigueur le mois de novembre dernier, après sa signature par la Russie, en sa qualité de 55e signataire. Néanmoins le plus grand pollueur du monde, les Etats-Unis d'Amérique en l'occurrence, qui émettent 35% des gaz à effet de serre, s'opposent toujours à sa ratification.