En l'espace de quelques jours, le Makhzen reçoit trois gifles. La première est en rapport avec l'annonce faite, mardi dernier, par le général Stephen J.Townsend, commandant en chef du Commandement des Etats-Unis d'Amérique pour l'Afrique, selon lequel le Congrès a exigé de l'Africom de déplacer le lieu des manoeuvres militaires «African Lion» du Maroc vers un autre pays du continent africain. Un véritable coup de massue pour le Maroc qui a exploité médiatiquement ces manoeuvres de manière éhontée allant jusqu'à les brandir comme menaces directes contre l'Algérie. Le royaume vient de découvrir à ses dépens que la bouée de sauvetage était trouée. Le parapluie américain n'est pas destiné à bomber le torse devant son voisin algérien, comme il ne servirait pas à justifier éternellement l'occupation illégale des territoires sahraouis et, surtout, à asservir ce peuple qui aspire à son autodétermination. La deuxième revers subi par le Maroc tient à la construction du gazoduc, baptisé Trans-Saharian Gas-Pipeline (Tsgp). Ce vaste projet de transport de gaz, qui relie le Nigeria à l'Algérie en passant par le Niger sur une route d'une longueur d'environ 4000 km est le projet du siècle en Afrique. Il va ouvrir de grandes perspectives économiques aux trois pays, renforcer la sécurité énergétique de l'Europe et accroître fortement le rôle de l'Algérie au plan géostratégique. C'est justement ce rôle qui dérange au plus haut point le Maroc, qui a usé sa riche cagnotte en lobbyings afin de faire avorter le projet. Peine perdue. C'était sans compter sur la justesses de la démarche algérienne qui a privilégié la réalpolik et la stabilité régionale. Enfin, la troisième gifle émane de l'ONG Human Rights Watch qui a chargé le régime marocain du Makhzen. Cette organisation internationale a dénoncé les autorités marocaines qui excellent dans la répression des opposants politiques, les journalistes et les militants des droits humains. Human Rights Watch a envoyé un rapport à l'adresse de la communauté internationale où elle dénonce les pratiques inhumaines et les méthodes de torture exercées par le régime du Makhzen. Le rapport de 143 pages de l'ONG Human Rights Watch a disséqué les pratiques des autorités marocaines en rapport avec la répression et le mode opératoire adopté pour faire taire les opposants politiques et tous ceux qui s'élèvent contre la situation désastreuse qui impacte le Maroc en général. «Ce rapport est extrêmement accablant. Sur la base d'informations recoupées et documentées», a déclaré Amar Belani, envoyé spécial, chargé de la cause du Sahara occidental et des pays du Maghreb. Pour Belani, «ce revers met à nu le visage hideux du système sauvagement répressif du Makhzen». Il a ajouté qu'aux yeux du monde, «le Maroc et son écosystème répressif -secondé par certains médias spécialisés dans le harcèlement, l'invective et la diffamation- est clairement mis à l'index et est sommé de respecter ses obligations internationales en matière de droits humains». Encore une fois, le vernis prétendûment démocratique d'un système moyenâgeux et les plaidoyers factices et mensongers développés par le Cndh et ses démembrements régionaux (notamment dans le territoire occupé du Sahara occidental) ont volé en éclats. L'intitulé du rapport rédigé par l'ONG Human Rights Watch explique et démontre les techniques sournoises du Makhzen par un ouvrage intitulé: de «D'une manière ou d'une autre, ils t'auront: Manuel des techniques de répression au Maroc» (sic). Il s'agit bel et bien d'une répression méthodique conçue et orchestrée sur ordre des hautes autorités du régime marocain. Le rapport décrit les atrocités subies par les opposants marocains, soulignant que «ces techniques, lorsqu'elles sont employées en combinaison, forment un écosystème de répression visant non seulement à museler les voix critiques, mais aussi à effrayer tous les détracteurs potentiels de l'Etat. La communauté internationale devrait ouvrir les yeux, voir la répression pour ce qu'elle est et exiger qu'elle cesse», rapporte l'ONG Human Rights Watch dans son rapport adressé à l'ONU. Le régime marocain du Makhzen est accablé par des rapports multiples émanant de plusieurs organisations internationales qui traitent de la défense des droits humains et des militants politiques que ce soit à l'intérieur du Maroc ou à l'extérieur, comme c'est le cas pour les militants de la cause du peuple sahraoui. L'affaire des migrants africains est un cas flagrant quant aux pratiques répressives et criminelles des autorités marocaines à l'adresse des migrants étrangers et du peuple marocain qui croupit sous la torture et le chantage des plus ahurissants. Le Makhzen est honni à l'intérieur et à l'extérieur, c'est la conséquence d'une politique suicidaire qui régente le royaume «chérifien» et ses accointances avec l'entité sioniste qui aggravent sa posture aux niveaux interne et international.