Les intérêts partisans divisent les élus autour de tout et de rien. La session ordinaire de l'APC de Béjaïa a été marquée par le retrait de l'opposition sans pour autant influer sur le déroulement des travaux mais témoigne, néanmoins, que rien ne va plus dans cette municipalité. L'été s'annonce chaud, très chaud même à l'APC de Béjaïa. C'est le moins que l'on puisse dire si on considère les débats et la tournure qui ont pris après la session de dimanche passé. L'annulation de la session de mercredi n'était qu'un prélude à ce qui s'est passé avant-hier au sein de cette assemblée hétéroclite où les intérêts partisans divisent les élus autour de tout et de rien. La crise, jusque-là latente, est apparue au grand jour pour s'accentuer encore depuis avant-hier lors d'une session ordinaire qui n'a pu se tenir qu'après trois convocations, faute de quorum. Elle a ainsi mis fin à la lune de miel et au consensus de façade, fruit de longues négociations initiées au lendemain des résultats du scrutin des partielles du 24 novembre de l'an passé. Les querelles d'élus, qui se regardent en chiens de faïence depuis déjà plusieurs mois, trouvent leur origine dans la personnalité du président de l'APC, M.Bouaoudia. La division se schématise comme suit: d'un côté le groupe des pro-maire qui se compose des élus du FFS, RCD et la liste indépendante «l'Ame de Béjaïa» et de l'autre le groupe des anti qui comprend les 4 élus du FLN, la formation du maire et les cinq élus des deux autres listes indépendantes. Les proches du maire disent que l'APC est active, en se basant sur les nombreux projets lancés, en estimant que le conflit se pose en termes d'intérêts entre ceux qui travaillent et ceux qui bloquent. Mais le plus grave est cette option des élus du FLN qui ont décidé de retirer leur confiance à celui qui a été élu sur la même liste. Les onze élus (sur 23) formant l'opposition, étaient les premiers à porter l'affaire devant le peuple et les autorités, considérant que les choses doivent s'arrêter là. Les accusations portées à l'endroit du maire et qui se résument en «l'engagement des dépenses en dehors du budget», «la non-gestion», «l'existence d'un exécutif parallèle»...ont été confirmées par lui-même en affirmant ne point reconnaître le code communal, ni avoir besoin de l'exécutif et de l'assemblée lorsqu'il s'agit de prendre des décisions. Et comme pour illustrer ses affirmations, il donne la parole à l'assistance au mépris des règles dictées par la circonstance. L'opposition qui a quitté l'assemblée, est revenue à la charge pour qualifier de «dangereuse» la situation qui prévaut dans la commune. Au lieu d'apaiser la tension qu'il a lui-même créée, le président de l'APC a franchi un cap dangereux avec des propos haineux, indignes, des blasphèmes outrageants, des dérisions méprisantes et la manipulation du public. L'opposition appelle les citoyens à faire preuve de vigilance et interpelle les plus hautes autorités du FLN et les autorités de la wilaya avant de conclure par le silence «douteux» des élus politiques (FFS et RCD), et dont «le seul objectif n'est que le pourrissement». Notons que le retrait de l'opposition, n'a pas brouillé la poursuite des travaux qui ont abouti au transfert provisoire des commerçants de la place Ifri vers la gare de chemin de fer en attendant l'aménagement de cette dernière en PVC.