La démesure israélienne ne connaît plus de bornes, marquée par la destruction systématique de la Bande de Ghaza. Tétanisées par ‘'l'ogre'' israélien, les grandes puissances -y compris la Russie- dites «communauté internationale» rivalisent à qui sera le plus féroce avec les Palestiniens renvoyés à l'âge de la Pierre par les raids israéliens et les destructions d'infrastructures, d'habitations et de champs agricoles. Toutes, ces ‘'grandes puissances'' exigent, en effet, la libération «immédiate» du soldat Gilad Shalit, caporal du contingent israélien -capturé le 25 juin par la résistance palestinienne- oublieuses que les deux communautés israélienne et palestinienne sont en guerre depuis près de six décennies et que si cette guerre perdure et n'a pas trouvé de solutions équitables c'est, en grande partie, du fait de la démission, singulièrement, des grandes puissances, du Conseil de sécurité de l'ONU qui n'ont pas su, pu ou voulu, amener Israël à honorer ses obligations envers les territoires occupés palestiniens d'une part, contraindre l'Etat hébreu, d'autre part, à appliquer les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité afférentes au contentieux israélo-palestinien. Ainsi, nous observons une mobilisation sans précédent de la «communauté internationale» pour faire libérer le soldat Shalit et, partant, à un mauvais remake du célèbre film du réalisateur américain Steven Spielberg. Or, les massacres à grande échelle, ces dernières années, de Palestiniens ont été nombreux comme ceux de Jénine en 2002, ou encore tout récemment, en mars dernier, l'enlèvement de la prison de Jéricho, du secrétaire général du Fplp, Ahmed Saadat, et transféré en Israël pour y être jugé. Un acte de banditisme, digne d'un Etat voyou, sans que cela soulève autrement l'émotion d'une «communauté internationale» qui demeure très sélective dans ses condamnations destinées, généralement au seul peuple palestinien et à l'Autorité palestinienne accusée de faiblesse face au ‘'terrorisme''. Huit ministres, 20 députés, des maires et des personnalités palestiniennes ont été kidnappés par Israël, jeudi dernier, sans que cela suscite, jusqu'à ce jour, aucune protestation de la part de ceux qui professent, pour les autres, le principe du raison garder qui, à l'évidence ne s'adresse pas à Israël qui fait fi du droit et des lois internationaux censés s'imposer communément à tous les Etats du monde. Tous? Il faut croire qu'Israël ne fait pas partie des pays de ce monde puisque les lois internationales ne s'appliquent pas à l'Etat hébreu. Hier encore, le Premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, faisait l'objet de menaces sur sa vie de la part d'Israël, menaces tacitement approuvées par l'Occident puisque non condamnées par la «communauté internationale» qui n'a dit mot face aux exactions de l'armée israélienne dans la Bande de Ghaza. De fait, la «communauté internationale» semble avoir laissé le champ libre à Israël qui a été jusqu'à bombarder dans la nuit de mardi l'université de Ghaza, démontrant en fait que la libération du soldat Shalit n'est qu'un prétexte qui donne à Israël, de régler définitivement et par la force le compte au mouvement islamiste Hamas et, plus généralement, celui de la résistance palestinienne. Or, c'est le peuple palestinien, qualifié de ‘'terroriste'', qui est collectivement puni, par la destruction de centrales électriques, de conduites d'eau et de gaz, privant ainsi des millions de personnes d‘eau, de gaz et d'électricité, en sus des maisons et des champs d'oliveraies qui ont été détruits depuis l'offensive engagée contre Ghaza le 28 juin dernier, acculant tout un peuple à la famine. Hier encore, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert à réitéré son ordre de «tout faire» pour libérer le soldat israélien prisonnier de la résistance palestinienne, indiquant: «J´ai donné l´ordre de continuer les opérations pour frapper les terroristes, ceux qui les protègent et ceux qui leur donnent des ordres». Autant dire toute la population palestinienne, solidaire de ses combattants, qui est qualifiée par Olmert de ‘'terroriste''. Tout cela sous le regard impavide de la «communauté internationale» qui ne semble trouver rien à redire à cette outrance israélienne. Khaled Mechaal, étant momentanément hors d'atteinte(?), Israël veut liquider l'un des chefs du Hamas à Ghaza, Ismaïl Haniyeh, comme il eut à le faire précédemment par l'assassinat de Abdelaziz Al-Rentissi, et avant lui du chef spirituel du Hamas, cheikh Ahmed Yassine il y a deux ans. Dans tout ce fatras où sont donc les (dirigeants) Arabes qui se sont, encore une fois -une fois de trop?- distingués par leur déroutant silence au moment où le peuple palestinien est agressé, comme jamais, par Israël avec la connivence implicite de l'Occident qui n'a pas, ne serait-ce que pour le principe, condamné les exactions démesurées de l'armée israélienne contre le peuple et les territoires palestiniens occupés.