Depuis l'apparition du phénomène du terrorisme dans la région du Maghreb, affirme-t-il, l'Algérie n'a jamais cessé de revendiquer une coordination entre les pays concernés en vue d'exterminer ce danger. La paix en Algérie dérange certains intérêts. Cela explique la recrudescence des actes de violence. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Yazid Zerhouni, est catégorique: ´´La paix en Algérie fait face à des intérêts contraires.´´ Il a fait cette déclaration hier, au Sénat, en marge de la séance plénière consacrée à l'adoption des deux projets de loi relatifs au prolongement du mandat des élus et à l'amendement de la loi électorale. Sans expliciter sa déclaration, encore moins faire allusion à ces intérêts et à quelle partie ils profitent, le ministre d'Etat a soulevé que cette situation est loin d'être propre à l'Algérie. ´´Il n' y a pas de société qui ne fait face à des intérêts contraires. Plusieurs d'entre elles subissent malheureusement le diktat des intérêts´´, a-t-il répondu aux questions des journalistes sur la multiplication des actes terroristes depuis le début de l'année en cours. Les attentats-suicides vont-ils amener les services de sécurité à revoir leur stratégie de lutte contre le terrorisme, Zerhouni esquive la question. Sur un autre sujet, le ministre de l'Intérieur a réagi, hier, à ´´l'offre´´ de coopération militaire faite par le roi du Maroc Mohammed VI au président algérien, M.Abdelaziz Bouteflika. Sur ce point, il a rappelé que ´´depuis l'apparition du phénomène du terrorisme dans la région du Maghreb, l'Algérie n'a jamais cessé de revendiquer une coordination entre les pays concernés en vue d'exterminer ce danger´´. Tout compte fait, selon Zerhouni: ´´La coopération entre les services de sécurité des deux pays ne peut qu'engendrer un impact très positif sur la paix et la sécurité dans la région.´´ C'est la première réaction officielle de l'Algérie au message adressé par le souverain marocain, au lendemain de l'attentat-suicide de Lakhdaria, dans lequel il a affirmé sa disposition permanente en faveur d'une coopération bilatérale solide, d'une mobilisation de toutes les énergies et la conjugaison de tous les efforts des deux pays, pour, dira-t-il, «extirper le terrorisme de notre région». Mohammed VI, qui a indiqué que le terrorisme représente le premier danger qui menace cette région, a assuré le chef de l'Etat de «son engagement total pour vaincre les bandes criminelles du terrorisme». Hier, le ministre de l'Intérieur a dénoncé la décision du Comité des droits de l'homme des Nations unies qui a jugé, le 13 juillet en cours, illégaux au regard du droit international, le procès et la condamnation du fondateur du parti dissous, le FIS, Abassi Madani en 1992 et a demandé aux autorités algériennes de l'indemniser. C'est plutôt Abassi Madani qui doit indemniser toutes les victimes du terrorisme, affirme-t-il. A noter que dans un communiqué rendu public, hier, l'ancien dirigeant de l'ex-FIS s'est réjoui de la décision du comité des droits de l'homme de l'ONU, signée par 17 pays, dont l'Egypte, les Etats-Unis, la Tunisie, le Japon et le Royaume-Uni. Par ailleurs, sans surprise aucune, la première chambre parlementaire a adopté hier, le projet de loi portant amendement du code électoral à la quasi-majorité, y compris par les sénateurs RND qui se sont montrés pourtant très critiques vis-à-vis des amendements. Le RCD n'a pas dérogé à la règle, en rejetant les propositions de Zerhouni. Ce dernier s'est félicité du sens de la responsabilité dont ont fait preuve les sénateurs durant les débats. Cette loi contribuera, selon son initiateur, à clarifier les règles régissant les joutes électorales. D'autres textes viendront appuyer ce processus amorcé avec la révision du code électoral. Le ministre citera, principalement, le Code communal et de wilaya, la loi sur les partis politiques, dans laquelle un intérêt particulier sera accordé au financement des formations politiques. Par ailleurs, selon nos sources, le Code communal sera soumis au Parlement au courant du mois de septembre à l'ouverture de la session d'automne.