Football et pêche riment avec le quotidien des Bouiris. La température dehors oscille entre 40 et 42°. La chaleur est insupportable, surtout avec ce haut taux d'humidité, résultant du barrage de Tilesdit. Le lieu est Bouira , un chef-lieu de wilaya situé à moins de 100 km des plages de Boumerdès. En ce début d'été et pendant des journées, les Bouiris, du moins ceux qui sont en congé s'attablent dans les cafés ; on parle de 246 unités à travers le chef-lieu de wilaya, discutent de tout et de rien. Bouira est connue pour sa chaleur et la rudesse de ses hivers. Heureusement qu'il y a la Coupe du monde. Ce rendez-vous footballistique est perçu différemment. Grâce à l'initiative d'un groupe de bénévoles, aidés par l'APC et la Maison de jeunes Med Issiakhem, c'est devenu un événement qui permet de passer le temps. Un écran de 6 mètres sur 6 a été confectionné avec des plaques de bois et monté sur le terrain à proximité de cette Maison de jeunes. Chaque soirée à partir de 20 heures des centaines de personnes se retrouvent pour apprécier les prouesses des stars du foot. Pendant la journée, deux téléviseurs géants sont mis à la disposition des mordus du football. Pour les habitants du centre-ville, c'est la salle Errich qui les accueille après que l'APC ait installé son écran géant. En attendant la tombée de la nuit, un groupe de jeunes du chef-lieu de la wilaya de Bouira ont décidé de fêter à leur manière la fin des championnats footballistiques mais aussi la Coupe du monde. Ils ont initié un tournoi de football intitulé Le tournoi de la réconciliation. La compétition, qui a débuté depuis plus d'un mois, regroupe une trentaine d'équipes des différents quartiers de la ville. Ainsi, chaque début de soirée ressemble à une fête sur le stade mythique de Bourouba Saïd. Les jeunes et moins jeunes s'agglutinent autour du stade pour voir les prouesses des anciens dont la technique n'a rien à envier aux jeunots. Pour les familles que le foot n'intéresse pas, il y a les ballades nocturnes. La destination habituelle reste l'esplanade de la wilaya où les familles se retrouvent à la recherche d'un air frais. Ce lieu-même si la wilaya et la commune ont pris les devants en l'aménageant, nécessite la présence au moins d'agents de l'ordre pour garantir la sécurité aux visiteurs. La présence de certains jeunes dérange beaucoup de familles qui se sont rabattues sur la forêt d'Errich. Le lieu est idéal, surtout qu'un comité de bénévoles s'active à l'aménager et à le sécuriser. Certains passent leurs journées sur les bords de la retenue collinaire, sous les arbres. Pour s'occuper, les jeunes à travers la wilaya, improvisent des tournois. Cette ambiance, purement sportive, reste l'unique occupation à travers toute la wilaya. De Lakhdaria à Beni Mansour et de Aïn Bessem à Sour El Ghozlane ; le football reste le sujet des discussions à longueur de journée. Si dans les grandes agglomérations, le minimum est garanti, au niveau des villages profonds les jeunes et moins jeunes subissent les aléas de la nature sous les arbres ou les abords de routes en improvisant des occupations. Les vendeurs de fruits de saison, tout au long de la RN5, augmentent de jour en jour. Le barrage Tilesdit, à l'origine du taux d'humidité, a fini par devenir une destination pour de nombreux fans de la pêche. Ce sport est en passe de devenir un passe-temps privilégié dans une wilaya qui manque d'initiatives en matière de culture et d'animation estivale. Les plus nantis, eux, ont la possibilité d'aller à Béjaïa et Boumerdès ou à défaut à Tikjda.