Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra a affirmé, hier, depuis Le Caire où se tenait la 158e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Ligue arabe, que l'Algérie est prête à abriter, les 1er et 2 novembre prochain, le 31e Sommet arabe. Lamamra a exprimé à cette occasion sa «grande» satisfaction quant aux engagements pris pour «contribuer à la réussite» de ce rendez-vous historique et «en faire une halte renouvelée». Il a présenté à ses pairs un exposé sur les concertations menées dans le cadre de l'intense préparation du Sommet ainsi que les positions adéquates face aux derniers développements intervenus au sein des pays membres. Il a souligné combien la conjoncture internationale commande de «fédérer les efforts en vue de mettre la région arabe à l'abri de ces tensions et des différents défis qui en découlent». Et d'en appeler à la conscience de tout un chacun sur la nécessité de réagir positivement car «il est encore temps de ressusciter l'esprit de solidarité arabe et de se tourner vers les objectifs suprêmes pour lesquels la Ligue arabe a été fondée, étant une maison qui rassemble tous les Arabes, un bouclier pour défendre les causes arabes justes et un espace de coordination permettant de dessiner les contours de la voie menant vers un avenir prometteur à la faveur de l'unité et de la cohésion». Dans ce sillage, Lamamra a également inscrit le fait que «ces nobles objectifs constituent pour l'Algérie ''la boussole de l'action'' et le pivot des efforts consentis sous la direction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans le cadre des concertations qu'il mène avec ses frères, les dirigeants arabes, en prévision du prochain Sommet arabe». Plutôt que d'élaguer le débat sur les questions cruciales, il importe de consentir un maximum d'efforts, afin de parvenir à une vision unifiée, à même de «répondre aux exigences de la conjoncture actuelle et d'ouvrir des perspectives prometteuses pour les générations futures». Comme aussi il a mis en relief les circonstances difficiles que traverse la cause palestinienne, confrontée à de graves dangers de par les assauts continus de l'occupant sioniste qui se soustrait à ses obligations internationales, impose le fait accompli et anéantit toute chance de parvenir à une paix durable. C'est pourquoi, a insisté le MAE algérien, la situation réclame l'adhésion consensuelle des Etats membres de la Ligue arabe sur la base de son «Initiative arabe de paix», afin de garantir la protection des droits légitimes du peuple palestinien, dont l'établissement d'un Etat indépendant sur la base des frontières de 1967, avec El-Qods comme capitale. C'est là la pierre angulaire de l'initiative entreprise par le président Abdelmadjid Tebboune dont l'objectif majeur concerne la construction de l'unité des rangs palestiniens. Compte tenu de cette dynamique et de la doctrine immuable de la diplomatie algérienne, Lamamra n'a pas manqué de souligner l'importance des efforts auxquels appelle l'Algérie pleinement solidaire de l'Irak et du Soudan et résolue à consolider le règlement pacifique des crises en Libye, en Syrie et au Yémen, de manière à «garantir l'unité et la souveraineté de ces pays frères, concrétiser les aspirations légitimes de leurs peuples et mettre fin aux conflits internes et ingérences étrangères sous toutes leurs formes». Présidée par la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush, la réunion du Caire a permis également d'aborder la situation dans les territoires palestiniens occupés et d'arrêter l'ordre du jour du Sommet et le calendrier des réunions exploratoires. Dans son discours d'ouverture, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit et le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, président de la précédente session, ont salué les efforts de l'Algérie pour assurer le succès de cette importante échéance arabe. En marge de la session, Lamamra a eu de nombreux entretiens, notamment avec Aboul Gheit et ses homologues koweïtien, jordanien, yéménite, palestinien, tunisien, mauritanien et égyptien, autour du Sommet arabe d'Alger. Il a aussi félicité son homologue libyenne, Najla al-Mangoush, pour sa présidence de l'actuelle session du Conseil. Ainsi, la consécration claire et nette du prochain Sommet d'Alger est-elle acquise, par-delà les manoeuvres et les doutes observés, et s'inscrit-elle en droite ligne de la doctrine immuable de l'Algérie fidèle à ses engagements en faveur du dialogue, de la concertation et de la coordination des efforts pour une gestion commune des défis et des enjeux tant régionaux qu'internationaux.