Cette manne financière est due principalement à la flambée des cours du pétrole. Les poches de l'Algérie s'alourdissent de plus en plus. Selon le gouverneur de la Banque d'Algérie, M.Mohamed Laksaci, les réserves officielles de change de l'Algérie ont atteint un nouveau record historique de 46 milliards de dollars. C'est du moins le chiffre arrêté fin mai dernier. S'exprimant en marge de l'installation officielle, avant-hier à Alger, de la Direction des grandes entreprises (DGE), le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué que la flambée des cours internationaux du pétrole sont à l'origine de ces montants record. En effet, les prix de l'or noir qui ont atteint des records historiques ont fait gagner à l'Algérie des sommes jamais égalées. Déjà à la fin de l'année dernière, ces réserves étaient de 43,1 milliards de dollars contre 32,9 milliards de dollars en 2003, soit une hausse de 11 milliards de dollars! Ce qui est quand même, au vu de la situation financière catastrophique de l'Algérie de la fin des années 90, une manne inestimable. En ce sens, il faut rappeler que les réserves de devises sont passées de 4,4 milliards de dollars en 1999 à 11,9 milliards en 2000 puis à 17,9 milliards en 2001, avant de connaître une reconstitution conséquente en 2002 pour dépasser, à cette date, les 23 milliards de dollars. Cette tendance à l'accumulation a été confirmée, au mois de mars dernier, par le Fonds monétaire international (FMI). Cette institution financière estime que les avoirs en devises de la Banque d'Algérie atteindront près de 95 milliards de dollars, en 2009. Et si les cours du baril de pétrole demeurent pour longtemps au niveau actuel, c'est-à-dire à 50 dollars, les réserves de change engrangées par l'Algérie dépasseront sans coup férir les estimations du FMI. A en croire certains experts, la progression des cours se portera, si seulement le prix moyen du baril est de 30 dollars, à près de 60 milliards de dollars à la fin de l'année en cours. Cependant, avec la flambée des cours internationaux du pétrole depuis plus d'une année, ce seuil sera sans l'ombre d'un doute, largement dépassé. D'autant que les prix de l'or noir sont appelés à la hausse en cette saison estivale où la demande sur l'essence, notamment aux Etats-Unis, sera plus que jamais intense. La demande le sera encore davantage à l'approche de la saison hivernale et l'inquiétude que cela suscite quant à une éventuelle pénurie de fioul de chauffage. Les observateurs citent en outre, les innombrables actes de sabotage contre les oléoducs d'exportation qui sont signalés notamment dans les régions conflictuelles. Et les derniers rebondissements des cours du pétrole, en raison d'achats spéculatifs motivés par une perturbation des exportations irakiennes, en sont la preuve. Par ailleurs, cette embellie financière dans laquelle baigne notre pays n'aura des répercussions positives que si elle est utilisée à bon escient. Cela notamment en l'utilisant dans la relance des projets qui permettront à l'Algérie de passer de l'économie rentière qui la caractérise, à une économie productive. Seul moyen en effet d'assurer la pérennité de l'économie nationale.