Il semble avoir pesé de tout son poids pour discréditer la candidature du parti de Belkhadem. «Personne ni aucune partie ne peut déloger le FFS de l'Internationale socialiste. Nous entretenons avec cette entité politique des relations très fortes, et des valeurs communes», a déclaré hier, M.Karim Tabou, porte-parole du parti dans une conférence de presse organisée au siège du FFS. Ce dernier a-t-il été pris de court par l'invitation du FLN à François Hollande? La formation d'Aït Ahmed se veut pragmatique, faisant savoir que cela ne la gêne en aucun cas. «Les rencontres entre le FFS et l'Internationale socialiste n'ont jamais cessé. Nous avons bâti ensemble des liens solides», se défend Tabou tout au long de ses interventions. Cette volonté a été fortement exprimée par M.Hollande à l'occasion de la rencontre tenue dimanche, à en croire le porte-parole du parti: «La délégation du PS a longuement insisté sur l'opportunité de garder et de renforcer cette relation» Sans aller jusqu´à l'exprimer ouvertement, Tabou a laissé néanmoins entendre que le FFS est et restera «le partenaire privilégié» de l'Internationale socialiste en Algérie. Que pense-t-il des signes de rapprochement entre les socialistes et le FLN, qui rappelons-le, a déjà émis, du temps de M.Ali Benflis, le souhait d'adhérer à l'Internationale socialiste? Sans équivoque, Tabou défend que le programme du FLN «est incompatible avec la charte et l'éthique de l'Internationale socialiste». «Il est hors de question de déloger les valeurs de l'Internationale socialiste», souligne-t-il. «Chaque parti, ajoute-t-il, est libre d'adhérer à cette entité internationale, à condition de respecter son esprit». La question a été débattue entre le FFS et M.François Hollande. Le plus vieux parti de l'opposition qui ne se considère pourtant pas comme «un comité de soutien ou de censure», semble, néanmoins, avoir pesé cette fois-ci de tout son poids pour discréditer la candidature du FLN. «Nous avons fait tout simplement notre devoir de communiquer à nos interlocuteurs les réalités du pays. Après avoir visité l'Algérie officielle avec le FLN, nous avons invité le PS à visiter l'Algérie réelle». Le constat est sans équivoque pour le FFS qui a eu à débattre avec la délégation française de la situation du pays, marquée, note la déclaration politique du FFS, par «un regain d'autoritarisme et un colmatage des percées démocratiques». En brossant ce tableau noir de la situation du pays, le FFS n'a pas manqué de rappeler qu'elle est gérée par le FLN. «Le FFS est prêt à parrainer toute candidature venant des partis politiques algériens pour l'Internationale socialiste, si ces derniers viennent à respecter son esprit». Une chose est sûre pour le FFS, le FLN n'est pas dans cette catégorie. Par ailleurs, nous apprenons que M.Abdelhamid Mehri, était l'invité de marque de la rencontre entre le FFS et la délégation du PS. «Nous avons invité à cette rencontre les amis qui réfléchissent, qui agissent, qui ont choisi leur camp en toute autonomie», estime Tabou. Mehri était d'ailleurs le premier à avoir pris la parole. Le rapprochement entre cette figure historique et militant du FLN avec le FFS est loin d'être une surprise. Mehri entretient d'excellentes relations avec M.Hocine Aït Ahmed. Les deux hommes avaient animé un meeting le 31 octobre dernier à l'occasion du cinquantenaire de la guerre de Libération. Concernant le passé colonial français, Tabou affirme que les deux parties ont convenu de réserver le traitement de ce dossier aux «historiens, aux écrivains et aux témoins de l'histoire». Enfin, le FFS s'est exprimé contre la révision de la Constitution. «Un débat sera lancé avec la société civile pour sensibiliser les Algériens au sujet des enjeux réels d'une telle démarche», conclut Tabou.