Trois ans après le séisme de mai 2003, les sinistrés du bâtiment E1 de la cité Jolie-Vue attendent toujours. Le calvaire des 24 familles, occupant le sous-sol du bâtiment E1, remonte au mois d'octobre 2003 lorsque les responsables de l' Opgi de Hussein Dey et de l'APC de Kouba ont procédé au délogement des locataires de l'immeuble, menacé d'effondrement suite au séisme du 21 mai 2003. Au début, les 24 familles ont refusé de quitter leurs logements malgré le danger qui menace le bâtiment qui abritait, au total, 160 familles. Devant l'insistance des représentants de l'Opgi et de l'APC qui ont expliqué aux locataires de la cave qu'il s'agit d´opérer des travaux de renforcement des fondations et de la réhabilitation des logements, sur une période de 18 mois, les 24 familles ont fini par croire aux promesses, avant d'être transférées à Reghaïa, où elles ont bénéficié de chalets dans le site Korichi. En effet, le bâtiment E1 a été réhabilité et ses fondations renforcées, mais à en croire les représentants des délogés, MM.Hamel Kamel et Khaldi Abdennour, qui ont fait le déplacement à notre rédaction, les logements du sous-sol ont été carrément rayés. Il convient de signaler que les décisions d'octroi de chalets signées en date du 19 octobre 2003 par le wali délégué de la circonscription administrative de Hussein Dey, en l'occurrence M.Ahmed Maabed, stipulent bien dans leur article1 que les chalets sont mis à la disposition des familles en attente de la réhabilitation de leurs logements, sis à la cité Jolie-Vue bâtiment E1. De surcroît, l'article 3 des mêmes décisions stipule que le président de l'Opgi de Hussein Dey et le maître de l'ouvrage délégué l'Ofares, concernés par la réhabilitation des logements, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution de la décision. Laquelle porte l'intitulé «Décision de mise à disposition d'un chalet à titre de relogement provisoire d'une famille sinistrée dont le logement est en cours de réhabilitation». Approchée au sujet de la situation de ces sinistrés, Mme Sidhoum, premier vice-président de l'APC de Kouba, nous a déclaré, en fuyant la question des promesses, que le bâtiment E1 était classé dans la zone rouge avant même le séisme, et l'occupation du sous-sol, qui s'est faite de manière illégale, a fortement contribué à la détérioration de l'état de cet immeuble. Cela, avant d'ajouter que le délogement est intervenu dans l'urgence et que l´attribution de logements ne relève pas des prérogatives de l'APC qui a, en plus de ces 24 familles, 1000 autres ménages qui ont été transférés aux chalets de Bouhraoua et le site Korichi. De leur côté, les responsables de la circonscription administrative de Hussein Dey et ceux de la wilaya d'Alger se cachent derrière l'alibi de la non-disponibilité de logements pour satisfaire toutes les demandes ou parlent de règlement graduel de ce problème épineux, tout en omettant les promesses écrites données aux familles sinistrées. Ces sinistrés n'ont pour remède à la misère qui les ronge dans les chalets, que l'attente d'un probable respect des engagements de ces responsables.