Une coopération sans bornes. Alger et Paris mettent en scène leur coopération. Une coopération, désormais, inscrite dans la durée. «Alger et Paris avancent vers un partenariat renouvelé, inscrit dans la durée», a affirmé la Première ministre française, Elisabeth Borne, à l'issue de l'audience que lui a accordée le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui lui a réservé un accueil officiel au siège de la présidence de la République. Dans sa déclaration, Elisabeth Borne, tout en remerciant son homologue Aïmene Benabderrahmane pour «son accueil chaleureux», s'est réjouie de progrès dans le rapprochement bilatéral, accomplis, notamment lors d'une réunion dimanche du Cihn, le Comité intergouvernemental de haut niveau, la première depuis 2017. Un rapprochement à même de booster la coopération qualifiée par Elisabeth Born d'«essentielle». Une «coopération» qui sera mise « au service de nos pays», a souligné Elisabeth Borne. Un message subliminal aux lobbies, minoritaires mais dangereux, hostiles aux bonnes relations algéro-françaises. À cet égard, la Première ministre française a été catégorique. «J'ai dit au président Tebboune qu'il peut compter sur la mobilisation et la détermination de mon gouvernement. Notre coopération est essentielle», a-t-elle soutenu. Pour étayer les propos et les intentions, la Première ministre a précisé que sa venue à Alger avec une importante délégation ministérielle, la qualité de l'accueil du président Tebboune et de l'ensemble du gouvernement algérien, et la richesse des échanges «sont la preuve de notre détermination à agir et à construire ensemble». «J'ai le sentiment que, ensemble, nous avons avancé et que ce Cihn nous a permis de poser les fondements d'un partenariat renouvelé, inscrit dans la durée et qui profitera à nos jeunesses», a-t-elle encore déclaré. «La tenue du Cihn marque un nouveau jalon dans notre travail, une étape faite de visite et d'échanges réguliers au niveau économique, politique et technique» a soutenu Elisabeth Borne. Le Cihn, auquel ont participé une quinzaine de ministres de chaque pays, a débouché sur la signature de 12 accords de coopération industrielle, technologique, éducative et culturelle, outre la signature d'un communiqué conjoint. Rappelant la venue à Alger du président Macron, fin août pour relancer avec le président Tebboune une relation bilatérale, ternie par des tensions et une grave brouille, Elisabeth Borne a indiqué que «la Déclaration d'Alger signée par les deux pays a affirmé la volonté de bâtir une relation renouvelée, fondée sur des ambitions fortes, des coopérations solides et une attention particulière aux jeunesses de nos pays». Une Déclaration ayant «établi une liste de secteurs d'avenir, et nous devons nous en saisir», selon la cheffe du gouvernement français. Dans le prolongement du 5e Cihn, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, s'est entretenu, hier, au siège du ministère, en tête- à- tête avec son homologue française Mme Catherine Colonna. Les deux ministres ont passé en revue un large éventail de questions d'actualité aux niveaux régional et international, ainsi que divers aspects du partenariat euro-méditerranéen et des relations entre l'Algérie et l'Union européenne. À l'issue de la rencontre, Ramtane Lamamra a déclaré avoir désigné le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger pour assurer le rôle de «coordonnateur permanent de la relation algéro-française et de tous les aspects ayant trait à la coopération, en application des accords conclus sur instruction des présidents Tebboune et Macron». Et d'ajouter: «Nous espérons pouvoir, à travers cette nouvelle structuration de nos efforts conjugués, aller de l'avant vers de nouveaux horizons prometteurs dans le partenariat renouvelé entre l'Algérie et la France.» Selon Ramtane Lamamra, les deux pays sont sur la bonne voie et «les relations algéro-françaises connaîtront une évolution positive dans un proche avenir». De son côté, Mme Colonna a fait savoir qu'elle avait désigné la secrétaire générale du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères pour s'assurer, aux côtés des deux ministres, de la bonne mise en oeuvre des accords signés entre Alger et Paris, «mais aussi de la préparation de tous les autres accords à venir».