Les poursuites judiciaires à l'encontre de trois enseignants seront levées. Les poursuites judiciaires engagées à l'encontre des trois délégués régionaux des enseignants universitaires initiateurs de la grève seront annulées. C'est ce qu'a laissé entendre le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, lors d'un point de presse animé, hier, en marge de sa rencontre avec les partenaires sociaux. Les enseignants placés sous contrôle judiciaire sont les deux coordonnateurs nationaux chargés de la région centre, M.Farid Cherbal de l'université Houari Boumediène de Bab Ezzouar, et de l'Ouest, M.Mustapha Mechab, de l'université Djillali Liabès de Sidi Bel-Abbès ainsi que le coordonnateur national, chargé de la région est, M.Khaled Bessila de l'université de Constantine. Leur interpellation par la police avait pour motif leur obstination à maintenir justement le mouvement de grève et ce, malgré une décision de justice le frappant d'illégalité. «Nous allons faire notre possible pour retirer la plainte déposée et annuler les poursuites judiciaires pour apaiser le climat de tension qui règne depuis quelques mois au sein des universités malgré que la justice, comme vous le savez, est indépendante», a lancé M.Harraoubia à l'adresse des syndicalistes présents à la réunion. Ces derniers ont, pour la énième fois, interpellé le ministre sur ces poursuites et, cette fois-ci, leur demande a eu apparemment une réponse favorable. Cette mesure, une fois effective, permettra certainement de remettre de l'ordre au sein des établissements universitaires qui sont toujours en grève, et ce depuis le 13 mai 2006, et dont les examens n'ont toujours pas été programmés, puisque les enseignants faisant l'objet de contrôle judiciaire ont, rappelons-le, conditionné la fin du mouvement de protestation et la programmation des épreuves par l'annulation de ces sanctions. Le ministère a dû, suite à ce débrayage, prolonger l´année universitaire en cours jusqu´au 31 juillet au plus tard pour les universités touchées par ce mouvement. Pour ce qui est des examens, une source du ministère indique qu'ils seront tenus le 1er septembre prochain, soit une semaine avant la rentrée universitaire. Il faut rappeler qu'en mai dernier, et à l'issue d'une rencontre tenue avec le Cnes, le ministre, M.Harraoubia avait donné «son accord de principe pour la suspension des poursuites entreprises à l'encontre de certains enseignants grévistes». Autre mesure qui a été prise par le premier responsable du secteur, relative aux salaires: tous les corps enseignants bénéficieront d'une augmentation supplémentaire, consistant dans le doublement du taux de la prime de rendement de 10% à 20% à compter du 1er juillet 2006. Il a été également décidé l'octroi du montant le plus élevé arrêté par la bipartite, en faveur des enseignants universitaires avec effet au 1er juillet 2006. Des mesures longtemps revendiquées par cette corporation et qui ne manqueront assurément pas d'enchanter les enseignants. En matière de logement, le département de Harraoubia a décidé d'ouvrir des droits à l'accès à la propriété des logements occupés par les enseignants-chercheurs et anciennement considérés comme logements de fonction, en application du décret exécutif 208/06 du 13/06/2006. Il s'agit également du lancement de plusieurs projets de construction de logements de type LSP dans plusieurs villes universitaires au profit des enseignants universitaires. M.Harraoubia avait déjà affirmé que son secteur a entamé la réalisation de logements participatifs au profit d´enseignants universitaires dans certaines wilayas, notamment à Sétif, Tizi Ouzou. Il est utile de rappeler, à ce titre, que 11.500 logements ont été affectés depuis 1998 et que l'effort est poursuivi pour satisfaire toute demande selon les disponibilités de chaque wilaya. Aussi, selon M.Harraoubia, le bénéfice de quotas de logements sociaux au profit des enseignants a été maintenu et ce, ajoute-t-il, dans le cadre de la priorité accordée au secteur. Une commission mixte administration centrale-partenaires sociaux et des commissions locales par établissement universitaire seront installées demain, à cet effet. Concernant le statut particulier de l'enseignant-chercheur, longtemps resté tributaire de la promulgation du statut général de la Fonction publique, son élaboration connaîtra son aboutissement après que le conseil des ministres aura adopté l'ordonnance portant statut de la Fonction publique, précise M.Harraoubia. «Le ministère oeuvre à ce que ce statut soit attractif et motivant». Une rencontre se tiendra, samedi prochain, à Skikda pour parachever ce dossier. Quant au dernier point relatif à la démocratisation de la gestion des établissements universitaires, elle a été consacrée par de nouvelles dispositions introduites dans les statuts des établissements universitaires. Elles permettent ainsi une participation majeure des représentants élus de tous les corps d'enseignants au sein de l'ensemble des organes consultatifs et délibérants. «La démarche du ministère a permis l'aboutissement de l'ensemble des revendications des enseignants du supérieur», a conclu le représentant de l'Exécutif.