«Le président doit sortir de sa réserve», estime-t-on au MRN. Le président d'El Islah, Abdallah Djaballah, réunira aujourd'hui ses députés au siège du parti. Un seul point est inscrit à l'ordre du jour. Il concerne, selon le chargé de communication et député, M.Ahmed Benabdesselam, «l'avant-projet de loi modifiant et complétant la loi n° 84-11 du 9 juin 1984 portant code de la famille». Djaballah, qui n'a pas caché son hostilité à certains amendements contenus dans ce texte, réunit donc ses troupes pour arrêter sa stratégie de riposte à trois jours de l'ouverture de la session d'automne du parlement et à la veille de la tenue du conseil des ministres, consacré au code de la famille. Benabdesselam s'est montré très peu prolixe sur le profil politique de ses «partenaires». Il s'est contenté, à ce sujet, de confirmer «des contacts» avec les forces de l'opposition «pour enrichir cette loi». Néanmoins, le leader du parti avait annoncé la couleur en stigmatisant dans sa dernière conférence de presse, les partis qui ont soutenu le président. Ces derniers, sont accusés d'avoir «cautionné le projet du gouvernement». Une mise au point qui exclut d'entrée de jeu, l'autre représentant du courant islamique, le MSP et ce, en dépit de la position de Bouguerra Soltani, lequel a émis des réserves sur ce texte. El Islah compte-t-il saisir la crise au FLN pour convaincre les députés demeurés fidèles à Ali Benflis à venir à bout de ses tentatives? Notre interlocuteur se montre évasif sur cette question, en précisant qu'il est prématuré de parler d'une coalition au sein du parlement alors que le texte n'a même pas été discuté en conseil des ministres. Mais cette thèse n'est pas à écarter, d'autant plus qu'elle constitue la seule alternative susceptible de bloquer le projet de loi. Justement, sur ce chapitre, El Islah demeure «très attentif» à ce que va dire le président lors du prochain conseil des ministres, consacré rappelons-le, aux amendements apportés à cette loi très controversée. «Le président doit sortir de sa réserve», estime - t-il. El Islah accuse des cercles au sein du pouvoir d'avoir «dénaturé les conclusions de la commission chargée d'amender le code de la famille». «La dernière sortie du ministre de la Justice confirme l'existence d'une volonté d'imposer un mode de vie à la famille algérienne», précise le député qui met en garde «contre les dangers que représente un tel projet sur la société.» Des dangers qu'il compte réaffirmer à l'occasion de la rencontre parlementaire qu'il organisera ce samedi, au niveau de l'APN.