L'industrie manufacturière n'arrive pas à connaître un essor. Selon les dernières statistiques établies par l'Office national des statistiques (ONS), la production industrielle du secteur public a enregistré une baisse de 1,2% durant le premier trimestre 2006. Pourtant, elle a connu une hausse conséquente au courant du dernier semestre 2005. Malgré les hausses relativement fortes enregistrées dans les secteurs des hydrocarbures (+2%), de l'énergie électrique (+3,5%) et des mines et carrières (+5%), la production industrielle a, quant à elle, rechuter de -1,2%. Cette baisse est liée, indique le rapport de l'ONS, surtout au manque de performance relevé dans les industries manufacturières (-5,1%). Durant le premier trimestre, seulement trois secteurs ont réalisé des taux de croissance positifs: les matériaux de construction (+0,7%), chimie et plastique (+4,2%) et les industries diverses (+6,9%). Cependant, les autres secteurs ont accusé des baisses «très importantes» dans leurs productions. Ce fut le cas notamment des industries agroalimentaires (-15,6%), des cuirs et chaussures (-25%), des textiles (-10,1%) et des industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques (Ismmee,- 8,1%). Ces données viennent confirmer que l'industrie du textile et du cuir n'a aucun avenir. Comme elles démontrent le faible niveau de l'industrie de la sidérurgie métallique et mécanique. Or, le développement industriel dépend bien évidemment du développement de ces métiers qui reste très important pour la construction d'une base industrielle solide. Même si les pouvoirs publics sont conscients de cette situation, il n'en demeure pas moins que le secteur industriel reste négligé. Par ailleurs, le même rapport fait ressortir que les prix à la production industrielle hors hydrocarbures des deux secteurs, public et privé, ont connu une hausse de +0,7% au 1er trimestre 2006. Comparativement à la même période de 2005, la hausse des prix à la production du seul secteur public s'est élevée à 1,8%. Cette hausse -dans le secteur public- est due à un relèvement des prix du secteur de l'énergie (+6,6%), du secteur des industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (Ismmee, +0,9%) et celui des matériaux de construction, céramiques et verre (+0,9%). L'ONS explique cette variation également par des hausses relativement modérées pour les industries chimiques (+0,2%), l'agroalimentaire (+0,4%) et les textiles (+0,1%). En revanche, les prix à la production du secteur des mines et carrières ont reculé (-6,4%) en raison de la baisse des prix du minerai de fer (-16,6%) et des phosphates (-3,8%). La même tendance a marqué les cuirs et chaussures avec une baisse des prix à la production de 0,1% tout comme les industries du bois (-0,6%).