Le 31e Sommet arabe a eu pour préalable l'unification des factions palestiniennes, sanctionnée par la Déclaration d'Alger, rappelle l'expert en questions politiques, Ahmed Bensaada, qui indique que «le 31e Sommet arabe d'Alger permet de remettre la cause palestinienne au centre des intérêts de la Ligue arabe, j'espère que l'hémorragie de normalisation sera définitivement jugulée après ce Sommet». Intervenant sur les ondes de la Radio nationale Alger chaîne 3, cet expert rejoint ainsi les analyses de nombreux observateurs qui voient en ce Sommet un grand moment diplomatique, surtout qu'il coïncide avec la date symbole du 1er Novembre, laquelle renvoie au jour du déclenchement de la guerre de Libération nationale en 1954. Le Sommet, souligne Ahmed Bensaada, ne peut que donner un nouvel élan à la solidarité arabe et stopper le processus de normalisation avec Israël, tout en offrant un appui inconditionnel aux Palestiniens. «La question palestinienne doit rester la cause centrale de la Ligue arabe», relève en effet Bensaada qui insiste sur la nécessité de donner toute sa place à la cause palestinienne en dépit de toutes les normalisations récemment constatées. À l'issue de la pandémie de Covid-19, plusieurs pays arabes ont normalisé leurs relations avec l'entité sioniste. «Nous espérons que cela ne se reproduira plus. Au- delà d'être une cause arabe, la cause palestinienne est surtout une cause humaniste. Elle nous tient beaucoup à coeur et nous espérons que le peuple palestinien recouvre son indépendance», poursuit l'invité de la Radio nationale. Pour cet expert, le 31e Sommet arabe d'Alger est un événement crucial, important, du fait des changements géopolitiques majeurs de l'heure. Le monde est en pleine reconfiguration et ce jeu d'équilibre des puissances s'exacerbe avec pour premier indice la crise russo-ukrainienne. «Les pays arabes doivent profiter de ce bouleversement mondial. Ils doivent adopter une certaine unicité de vue dans leurs visées politiques et économiques pour former un pôle politique et peser dans les relations internationales», étaye Ahmed Bensaada qui estime que «pour peu que le Monde arabe se mue en bloc économique et politique soudé, il aura aisément son mot à dire dans les relations internationales», ajoutant que «les pays arabes, en dépit des problèmes qu'ils connaissent, doivent profiter de ces bouleversements géopolitiques et tenter de trouver une certaine unité dans leurs relations politiques et économiques afin de peser au niveau international». L'Algérie peut rayonner sur l'Afrique au sein de l'Union africaine et au sein des pays arabes, de même qu'elle peut participer et peser de tout son poids pour créer un pôle économique et politique, poursuit Bensaada qui souligne que «rien ne nous empêche en tant que pays de faire partie des Brics. La diplomatie algérienne travaille à cette fin car chaque bloc peut être important pour l'Algérie». «Tous unis mais nous avons des influences de l'étranger qui tendent à nous diviser. En fait nous devons défendre nos intérêts d'abord et ne pas céder aux chants des sirènes», conclut-il.