Les syndicats des enseignants du supérieur et des oeuvres universitaires sont nés. «Toute personne qui souhaite rejoindre l'Ugta est la bienvenue. La solidarité et la complémentarité pour défendre les droits des travailleurs doivent nous unir et non nous diviser». Tel est le voeu exprimé hier par le secrétaire général de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd devant les représentants des enseignants, à l'occasion de l'installation de la commission nationale de préparation de la conférence nationale du syndicat national Ugta de l'enseignement supérieur. Dans ce clin d'oeil aux éléments ayant déserté l'Ugta pour rejoindre les syndicats autonomes, Sidi Saïd se voulait être rassembleur. Une manière pour lui de rebâtir une plus grande force syndicale. «Il y a eu des départs de certains syndicalistes de la base qui ont créé des syndicats autonomes», a-t-il reconnu en ajoutant «peut-être avons-nous une part de responsabilité dans tout cela». Pour appuyer son idée, Sidi Saïd a évoqué l'exemple d'une démarche internationale, entreprise dernièrement pour aller vers un seul syndicat mondial. Le congrès constitutionnel de cette nouvelle structure syndicale aura lieu, selon lui, en novembre prochain. Le patron de la Centrale syndicale n'a pas caché son souhait de voir les syndicalistes algériens suivre cet exemple en déclarant: «Chez nous, il est utile d'organiser tranquillement des débats dans ce sens». Pour sa part, le secrétaire national chargé de l'organique à l'Ugta, Salah Djenouhat, a précisé qu'il s'agit d'organiser les gens là où il y a un vide syndical et ce, dans un cadre de concertation. «Nous avons envoyé des circulaires à nos instances pour s'ouvrir davantage aux personnes qui veulent s'intégrer au syndicat», a-t-il précisé. Les propos des deux représentants suscitent en fait des interrogations sur cette nouvelle initiative. L'Ugta ne s'est-elle pas sentie menacée après le succès qu'ont eu certains syndicats autonomes qui ont pu arracher des revendications socioprofessionnelles? Veut-elle préserver sa place de leader sur la scène syndicale? ou plutôt constituer une force pour défendre sa crédibilité vis-à-vis des travailleurs? Ce qui est certain, c'est que le courant n'est jamais passé entre ces deux entités. Les représentants de certains mouvements sont allés même jusqu'à dénoncer l'incapacité de l'Ugta à régler les problèmes des travailleurs, remettant en cause son utilité et sa représentativité. Faut-il rappeler également que les syndicats autonomes de l'éducation, de la santé et de l'enseignement supérieur ont réussi à paralyser les secteurs durant des jours pour faire aboutir leurs revendications. «Nous n'avons pratiqué aucune agression à l'endroit des syndicats qui se sont créés. C'est plutôt nous qui faisions l'objet d'agression», a tenu à déclarer le patron de l'Ugta avant de rassurer qu'il n'y a pas d'attitude «caporaliste» à l'intérieur de l'Ugta. Plus loin, il dira qu'il n'y a pas de hiérarchie administrative au sein de la Centrale syndicale ni de chef, mais il y a des syndicalistes qui respectent la déontologie syndicale. Néanmoins, Sidi Saïd s'est excusé devant les représentants des enseignants du supérieur, tout en regrettant de ne pas s'être rapproché d'eux au moment où ils avaient le plus besoin de soutien. Selon lui, ce n'est pas une mauvaise volonté de la part de l'Ugta, tout en reconnaissant néanmoins que celle-ci n'a pas réussi à constituer les ponts de communication avec les enseignants du supérieur. Il a été annoncé, par ailleurs, la création d'un syndicat national des enseignants du supérieur et celui des oeuvres universitaires affiliés tous deux à l'Ugta.