La disparition d'une grande figure de la musique algérienne ne suscite pas seulement de l'émotion auprès de ses amis, ses proches et ses fans. Même les hautes autorités officielles savent apprécier, à sa juste valeur, le talent du maître, qui a marqué des générations entières d'Algériens. C'est le cas du chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika, qui dans un message de condoléances adressé à la famille du défunt, a affirmé que la scène culturelle en Algérie vient de perdre «un des symboles de la chanson chaâbie». Le défunt, poursuit Bouteflika «a marqué le paysage artistique durant un demi-siècle de présence distinguée par l´interprétation de dizaines de chansons éloquentes et à jamais gravées dans la mémoire des grands et petits». Le chef de l'Etat rappellera ensuite le parcours de l'artiste qui «dès les années 1950, encore à la fleur de l´âge, s´intéressera, à la fois, à la musique, au théâtre et au sport avant que sa passion pour la musique et le théâtre ne se manifeste pleinement». En parfait connaisseur de l'art populaire, le président de la République n'a pas omis de signaler au passage que Guerrouabi s'est perfectionné aux côtés des pionniers du chaâbi, que sont «Hadj M'rizek, El Anka , H'ssissen et bien d'autres». Puisque le défunt s'est aussi illustré dans le théâtre et le cinéma, le chef de l'Etat indique que Guerrouabi interprétera de nombreux rôles dans des pièces de théâtre jusqu´à l´indépendance en 1962. Avant de se tourner vers le chant religieux avec ses célèbres nabaouiate (chansons glorifiant le Prophète). Il puisera dans les qacida du 8e et 9e siècles, chargées de sagesse et d´enseignements qu´il interprétera du haut des scènes musicales encourageant ainsi son fils et quelques jeunes chanteurs à reprendre à sa manière le qcid", a ajouté le président de la République. "L´artiste à la voix de ténor et mélodieuse conciliait, grâce à une talentueuse interprétation, différents genres musicaux. Ses prouesses artistiques lui ont conféré un cachet particulier au grand bonheur de son public qui lui est resté fidèle pour toujours", a souligné le président de la République. Comme «il a bercé et charmé des millions de fans à l´intérieur du pays comme à l´extérieur. Ni le poids des ans, ni la maladie ne l´empêcheront de chanter», note le chef de l´Etat qui estime que «sa disparition est une grande perte pour la chanson chaâbie algérienne. C´est aussi une immense peine pour le milieu artistique et pour tous ceux qui ont aimé et apprécié son art». Pour sa part, le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, s´est dit attristé par le décès du chantre de la chanson chaâbie, El Hadj Hachemi Guerrouabi, affirmant que c´est "une perte pour l´Algérie". "Avec la disparition de cet artiste de génie, la scène artistique vient de perdre un de ses plus grands monuments", écrit le chef du gouvernement dans un message de condoléances adressé à la famille du défunt. "Cet artiste irremplaçable a subjugué un large public par ses chansons inspirées du patrimoine ancestral et s´est élevé au rang de chantre incontesté de la musique chaâbie jusqu´a ce que la maladie l´arrache à sa passion et à son public", conclut le chef de l'Exécutif.