Les amis et compagnons du maître lui ont rendu un bel hommage, hier, lors d'une modeste mais émouvante cérémonie de recueillement. L'émotion était sur tous les visages. Impressions. Boudjema El Ankis (chanteur chaâbi): C'était un grand artiste qui a brillé par son talent. C'est un monument de la musique chaâbie qui s'en va. Guerrouabi a travaillé pour se faire un nom et maintenant c'est ce nom qui va travailler pour lui. Il a laissé une oeuvre inestimable. El Hachemi était un artiste plein d'humanisme. Il a servi l'art avec respect pour son art et pour son public, tout au long de sa longue carrière. Tout artiste a un cheikh, un maître, qu'il prend en exemple. Pour Guerrouabi c'était El Hadj M'rizek, bien qu'il ne l'ait connu que peu de temps, car celui-ci est mort au début de la carrière de Guerrouabi. La carrière d'El Hachemi a été très riche et diversifiée. Elle lui a fait gagner une immense popularité, même au-delà des frontières de l'Algérie. Mohamed Hilmi (acteur): (Très ému, on lui a difficilement arraché quelques mots). C'est une école et un monument qui disparaissent, je m'en excuse l'émotion m'envahit... Nacer Eddine Chaouli (chanteur hawzi): Je suis profondément peiné par la disparition et réconforté de voir tout ce beau monde assister aux adieux du Cheikh. Je garde de grands souvenirs de lui. Il m'a conseillé ici en Algérie et en France. Allah yarahmou. Abdelkader Bendaâmache (chanteur et historien du châabi): C'est un vrai monument qui nous quitte. C'est la voie divine. Guerrouabi a tracé une voie pour la musique chaâbie. C'est une légende vivante et une personnalité de la culure algérienne sur laquelle des chercheurs, historiens et spécialistes doivent se pencher pour la prendre en charge et en tirer les enseignements qu'il faut. Autant c'était un génie en tant qu'artiste, autant il est resté discret. C'est quelqu'un qui ne parlait pas beaucoup, par humilité. Il a interprété tous les genres, du hawzi au aâroubi, en passant par la chanson bédouine. Sa particularité était sa voix et son interprétation, influencée par Hadj M'rizek, et qui était d'ailleurs très correcte et poétique. Saïd Hilmi (acteur): Je ne saurais donner un adjectif pour qualifier le défunt. La corporation artistique dans son ensemble vient de perdre un grand maître. Pour moi, Guerrouabi a fait partie des rêves de ma jeunesse. Nous avons été amis, car il a été comédien avant d'être chanteur et il a fait par la suite les deux, parallèlement, d'ailleurs ça se sentait quand il interprétait ses chansons. Il me reste des images et des souvenirs des films qu'on a faits ensemble, comme Les Fourberies de Scapin et l'Arlésienne, du réalisateur Mustapha Badi, en plus des nombreux sketchs avec Mohamed Hilmi. Guerrouabi, toi qui disais «el bareh, el bareh, ...» tu es parti trop tôt, ami, mais tu ne seras pas oublié. Guerrouabi est parti dans la souffrance, sans cris. Il s'était toujours effacé du devant de la scène. Il était le trait d'union entre les générations, les adolescents de seize ans et les vieux de soixante ans qui fredonnent tous El Herraz. Je lui dis au revoir l'ami. Au revoir. Je suis tellement ému... Yahia Guidoum (ministre de la Jeunesse et des Sports): C'est une icône qui disparaît. C'est un jour de grande tristesse pour le monde de la culture. C'était un homme de grande valeur qui a su mêler avec bonheur et élégance la culture et le sport, et à bien des égards c'est un exemple. Nous devons tous un devoir de mémoire vis-à-vis de ce géant qui disparaît. Saïd Allik (Pdt USMA): C'est un ami et fan de l'USMA. L'Algérie a perdu un grand homme. Quand je jouais à l'USMA, il était supporter et l'est resté jusqu'aux derniers jours de sa vie. Chaou Abdelkader (chanteur chaâbi): El Hachemi est un grand chanteur. C'était notre exemple à tous. C'était un homme qui alliait talent et classe. J'ai eu l'honneur de travailler avec lui ici et à l'étranger. Avec Mahboubati, il a introduit un nouveau genre dans le chaâbi, celui de la chansonnette. Amar Ezzahi et moi avons suivi le chemin qu'il a tracé. Rabi yarahmou. Sid-Ali Kouiret (acteur): Il y a des coups qu'on reçoit et qu'on oublie vite mais il y a d'autres qui nous marquent à jamais. La disparition d'El Hachemi fait partie de la seconde catégorie des malheurs de la vie. C'est une figure aimée par tous les Algériens qui, lors de son dernier concert, a fait salle archicomble au Théâtre de verdure. Je pense qu'après El Anka, c'est le deuxième monument du chaâbi qui tombe. Son talent, il l'a forgé par son travail et non pas par un décret parce que la valeur ça ne se décrète pas. Quand je vois la réaction de Mme la ministre Khalida Toumi, je mesure l'effet du disparu sur les Algériens. Quand on perd quelqu'un comme lui, la vie pour nous devient triste. Désormais, on ne pourra plus écouter les chansons de Guerrouabi sans un pincement au coeur. Mustapha Kouici (footballeur CRB-USMA): C'est un monument qui est parti. J'ai eu la chance de le connaître en tant que joueur de l'USMA, un club qu'il aimait beaucoup. Il a donné son talent à la chanson chaâbie. Que Dieu l'accueille en Son vaste paradis. Mes condoléances à toute sa famille.