L'ordonnance modifiant la loi 85-05 relative à la protection et la promotion de la santé a été adoptée en catimini. C'est à travers un communiqué laconique paru dans la presse que le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine ( Snapo) a pris connaissance du projet d'ordonnance modifiant la loi 85-05 relative à la protection et à la promotion de la santé, nous a affirmé un des responsables du conseil national de ce syndicat. Le syndicat a tenu à nous informer qu'il n'a été ni informé, ni associé, et encore moins consulté lors de l'élaboration de ce projet adopté en catimini en conseil des ministres. Les textes, qui doivent entrer en vigueur, doivent être promulgués d'ici à quelques jours, nous a informés la présidente du Syndicat national des pharmaciens d'officine. Les unités de production de détail des produits pharmaceutiques étaient placées sous la responsabilité des quelque 6000 pharmaciens que compte le pays. En plus de la gestion des fonds de commerce dont ils ont l'entière responsabilité et dont ils sont les uniques propriétaires, les pharmaciens sont habilités à faire certaines analyses. Les conditions d'installation pour l'exercice de la profession de pharmacien privé doivent viser, en particulier, à réaliser une couverture sanitaire équilibrée et ce, dans le cadre de la carte sanitaire. Comme le stipule la loi relative à l'exercice de la profession à titre privé. C'est face à la remise en cause de leur statut et de la relation qu'ils entretiennent avec leurs malades, soucieux d'une prestation de qualité, que les pharmaciens s'inquiètent. Car quand on connaît leurs marges bénéficiaires, on est obligé de reconnaître que ce n'est pas l'appât du gain qui les a poussés à choisir cette profession. C'est surtout la crainte de voir ce secteur bouleversé par l'arrivée massive de chaînes de pharmacie qui ne sont autres que des groupes financiers qui poussent les professionnels de ce secteur à s'alarmer. Ces craintes, légitimes au demeurant, sont certainement dictées par les mutations que connaît le pays. Cela engendre non seulement la perturbation d'une carte sanitaire déjà bien fragile, il n'y a qu'à voir l'état dans lequel se trouvent nos hôpitaux, mais cela peut se faire aussi au détriment du malade, obligé de consommer des produits pharmaceutiques qui répondraient plus à des considérations économiques que thérapeutiques. Et c'est conscient de toute cette démarche qui vise à réformer l'activité et la pratique pharmaceutique et qui aura incontestablement une incidence directe et néfaste sur la santé et le bien-être des citoyens que le Snapo tient à réaffirmer avec force son attachement à l'exercice de l'activité pharmaceutique par les seuls pharmaciens. De toutes les manières, cette décision qui engage la santé du citoyen avant tout, devrait faire l'objet d'une plus large concertation car il est question de santé publique.