Cette commission vient appuyer le travail de la commission chapeautée par d'éminentes personnalités juridiques. La présidence de la République vient d'installer une cellule de synthèse chargée de rassembler les propositions relatives à la révision de la Constitution, a appris, hier, L'Expression, de source proche du dossier. «Cette démarche traduit la volonté de M.Abdelaziz Bouteflika d'élargir la consultation autour de cette question». C'est la raison, ajoute notre source, qui a amené le chef de l'Etat a «reporté le référendum pour le mois de novembre». Cette commission vient appuyer le travail de la commission chapeautée par d'imminentes personnalités juridiques, dont le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Béjaoui, et l'ambassadeur de l'Algérie en France, Missoum Sbih, qui s'échinent depuis quelques mois à «peaufiner», le projet du président de la République. Les discussions, selon nos sources, seront élargies à la société civile et aux partis politiques désirant contribuer à ce projet, dans l'objectif d'ouvrir un débat sur le texte fondamental. Le FLN se targue d'être «la première formation politique qui a vu juste», note M.Abdelhamid Si Affif, membre de la direction exécutive. Concernant les volets et les contours des propositions retenues par le président de la République, il se montre très peu prolixe. «Seul le président de la République a la prérogative de trancher sur la question», nous a-t-il déclaré. Une chose est sûre, par contre: «La nouvelle Constitution est typiquement algérienne. Elle n'est d'inspiration d'aucune autre Constitution dans le monde» a tenu à souligner M.Si Affif. Une vision clairement défendue par le FLN dans son projet remis au président. En effet, il est préconisé, dans ce texte, que le système constitutionnel algérien, qui sera retenu pour la prochaine étape, prenne du système présidentiel les éléments qui soient à la hauteur de l'évolution politique «basée sur l'enracinement de la souveraineté populaire», et laisse le pouvoir exécutif aux mains de celui qui est derrière cette souveraineté. Du régime parlementaire, il aura à prendre ce qui renforcera notamment le volet du contrôle multiforme qu'exercera le Parlement, surtout face au pouvoir exécutif, du fait que le Parlement jouit d'une légitimité puisée dans l'exercice de la souveraineté populaire. Le régime parlementaire et le régime présidentiel sont les deux applications du principe de la séparation des pouvoirs, selon notre interlocuteur. L'idée de la révision de la Constitution reste néanmoins l'apanage du FLN et du président de la République. La classe politique ne s'est pas saisie de la question. Contacté par nos soins, le vice-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M.Saâdi, a contredit les déclarations de Si Affif, en estimant que sa formation n'a pas été associée par la présidence pour enrichir le projet portant révision de la Constitution. «Nous avons souhaité l'ouverture d'un débat autour de ce dossier sensible. Mais à l'heure où je vous parle, la présidence ne nous a pas sollicités sur ce sujet». C'est le cas des partis politiques que nous avons joints, hier par téléphone. En bloc, à quelques exception près, les partis politiques soutiennent la démarche du président, d'autres attendent la publication du projet avant de donner leur position. L'on sait déjà que l'Organisation nationale des enfants de moudjahidine a émis ses propositions.