Le dixième jour du conflit a été marqué par la poursuite des bombardements israéliens dans le sud et l'est du Liban, notamment dans les secteurs de Tyr et Baalbeck, en faisant six morts. Le Hezbollah libanais, de son côté, a lancé de nouvelles roquettes sur le nord d'Israël dont Haïfa, où 19 personnes ont été blessées. Pris dans l'étau des bombardements, des milliers d'étrangers et de Libanais continuent de fuir, dont plus d'une centaine de ressortissants algériens ont été rapatriés, hier, via la Syrie. Par ailleurs, Israël a rappelé 5000 réservistes pour renforcer les troupes à la frontière libanaise où une offensive israélienne terrestre n'est pas exclue. Sur le plan politique, le chef du Hezbollah, cheikh Nasrallah, a rejeté le plan du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui propose un arrêt immédiat des hostilités et la libération des deux soldats israéliens. « La seule chose que nous acceptons est un cessez-le-feu inconditionnel, suivi de négociations indirectes sur l'échange de prisonniers », a répliqué un député du Hezbollah. Cheikh Nasrallah a déclaré à l'adresse d'Israël que « la guerre est à ses débuts ». Le président libanais, Emile Lahoud, a affirmé que l'attaque israélienne était prévue et que son plan d'exécution existait. Israël conditionne l'arrêt des combats par le désarmement du mouvement chiite. L'activité diplomatique a connu un rythme intense avec la décision d'organiser, mercredi prochain, une conférence internationale sur le Liban que va abriter Rome. Le Conseil de sécurité de l'ONU, quant à lui, a ouvert un débat public en demandant « la pleine coopération » d'Israël pour assurer un accès humanitaire immédiat aux victimes du conflit. En visite à Beyrouth dans le cadre d'une tournée régionale, le chef de la diplomatie française Philippe Douste-Blazy a mis en garde contre une « catastrophe humanitaire ». De son côté, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice se rendra, demain, au Proche-Orient pour rencontrer le Premier ministre israélien Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas. La journée d'hier qui coïncide avec la prière du vendredi a vu des milliers de manifestants descendre dans les rues de plusieurs capitales arabes, en Egypte, en Jordanie et en Irak, mais aussi en Suisse et en Autriche, pour protester contre les attaques israéliennes contre le Liban et la bande de Ghaza.