Mais il y a également le Maroc imposteur qui magouille et qui corrompt. C'est celui du Makhzen. L'euphorie de l'exceptionnelle performance du Onze marocain au Mondial du Qatar n'aura duré finalement que le temps d'un match. Le royaume du Maroc est au coeur d'un immense scandale. Selon le quotidien français Le Monde, les enquêteurs belges se penchent sur une affaire explosive en rapport avec des pots-de-vin versés par le Maroc à des eurodéputés. C'est à partir des déclarations du compagnon d'Eva Kaili, vice-présidente déchue du Parlement européen, Francesco Giorgi, que les enquêteurs belges ont découvert le pot aux roses. L'affaire a débouché sur l'arrestation d'une des vice-présidentes du Parlement, la Grecque Eva Kaili dont le compagnon Francesco Giorgi a avoué aux enquêteurs belges avoir fait partie d'une organisation utilisée par le Maroc «dans le but d'interférer et d'influencer les affaires européennes», écrit le journal belge Le Soir, sur la base de documents consultés avec le média italien La Repubblica. Dans ses aveux, Francesco Giorgi reconnaît que son rôle dans «l'organisation» était de gérer l'argent liquide. Poursuivant ses aveux, il soutient soupçonner deux personnes d'avoir touché de l'argent via l'ancien eurodéputé socialiste Pier-Antonio Panzeri, en l'occurrence l'eurodéputé italien (groupe S&D) Andrea Cozzolino et le Belge Marc Tarabella. Il y a cinq mois, le service de renseignement belge, assisté d'autres services européens, apprend l'existence d'un «réseau» qui agit «pour le compte» du Maroc. L'acte dressé par le parquet de Bruxelles montre une incroyable richesse de détails. En fait, chaque démarche vise à mener une «activité d'ingérence» au siège de l'Union européenne (UE) et dans les postes clés des institutions communautaires, en particulier le Parlement. Le plus actif dans la recherche d' «influence». Rencontres, entretiens et dîners avec les plus hauts responsables des services secrets de Rabat sont une constante de ce dispositif», La Repubblica. La «clique», en fait, a d'abord été branchée par un officier de la Dged (services de renseignements marocains), en poste à Rabat. Il s'agit de Mohammed Belharace, qui a également appui sur Abderrahim Atmoun, actuel ambassadeur du Maroc en Pologne. Ce dernier était également coprésident, avec Pier-Antonio Panzeri, de la commission mixte Maroc-UE entre 2011 et 2019. C'est aussi grâce à lui que l'eurodéputé aurait noué «un pacte secret» avec la Dged, les services secrets marocains, en 2019, ajoute Le Monde. Finalement, tout le monde reçoit ses ordres. Mais il y a un maillon encore plus important dans cette chaîne qui s'est rassemblée autour du Parlement européen: Mansour Yassine, directeur général de la Dged. La majorité des éléments de l'enquête convergent vers un réseau de corruption organisé entre le Maroc et plusieurs eurodéputés. Pour ceux qui doutent encore, on a maintenant la preuve formelle que la corruption est la pierre angulaire de la diplomatie du Makhzen. Des méthodes de Rabat pour violer la légalité internationale et légitimer son occupation du Sahara occidental à travers le versement de pots-de-vin en Europe et en Afrique. Rattrapé par ses magouilles et ses perversions, le Makhzen sur le toboggan des scandales. Que dire alors de l'étendue des actes d'espionnage révélés par le scandale Pegasus. Un puissant logiciel espion israélien, pour le compte du Makhzen qui cible des numéros de téléphone de hautes personnalités dont le président français Emmanuel Macron.