La Coupe du monde 2022 vient de se terminer par la consécration méritée de l'Argentine face à la France aux tirs au but (3-3 et 4 à 2). Place donc à quelques jours de congé pour tout le monde avant le retour au quotidien de chacun. Si pour les Argentins la fête continue d'autant qu'hier, le président argentin a décrété un jour de congé pour bien fêter cette consécration mondiale, la 3e dans l'histoire du pays de Maradona, Kempes, Passarella, et des coachs Luis Cesar Menotti et aujourd'hui le «jeune coach» Scaloni. Ceci, sans oublier le «meilleur joueur du monde», Lionel Messi dont c'est la dernière Coupe du monde. Donc, si aujourd'hui en Argentine, on fête toujours cette Coupe du monde, en France on se congratule pour avoir réussi à se hisser en finale pour la deuxième fois consécutive et rater le Trophée à cause d'un malheureux tir au but raté, les férus du football se propulse déjà dans le prochain Mondial prévue dans le continent sud-américain. Ainsi, les Bleus avec un Kylian Mbappé héroïque sont rentrés, hier, en France sans la couronne mondiale abandonnée à l'Argentine du génial Messi, à l'issue d'une extraordinaire finale à Doha. Cette finale de légende s'est jouée aux tirs au but (4-2) à l'issue d'un scénario de folie: un doublé de Lionel Messi, meilleur joueur du tournoi, un triplé historique de Mbappé, meilleur buteur de la compétition, des Bleus menés 2 à 0 à la mi-temps mais qui reviennent au score en moins de deux minutes (80e et 81e, 2-2), une prolongation étouffante avec deux nouveaux buts (3-3). Ainsi, si Messi a éclaté toute sa classe dans ce Mondial, un autre «jeune» joueur du nom de Mbappé s'est également très bien illustré avec au final la frustration de rater de peu ce Trophée mondial tant convoité! Passé tout proche de rejoindre Pelé, comme double Champion du monde à moins de 24 ans, Mbappé doit se contenter de ses exploits individuels: un triplé historique dans une finale, le titre de meilleur buteur de ce Mondial (8 buts), la 6e place au classement des meilleurs buteurs de l'histoire des Coupes du monde, à égalité avec Pelé (12 buts). Et là, il faut reconnaître que cela ne suffit pas à atténuer sa tristesse, symbolisée par son silence dimanche. Messi fait rappeler Maradona avec ce premier titre mondial, comme Maradona en 1986, Messi, 35 ans, va encore être un peu plus adulé chez lui en Argentine. Messi, coéquipier de Mbappé au Paris SG, a d'ailleurs confié qu'il comptait «vivre quelques matchs de plus en étant Champion du monde». En voyant la liesse des supporters argentins au pays et dans le stade de Lusail, le retour à Buenos Aires promet des heures, voire des jours de festivités. Mais passé ces moments où le «moral» des uns et des autres, varie entre la fierté et la déception, il va falloir, désormais, rentrer et récupérer pour reprendre le quotidien. Le Qatar mérite aussi une «Coupe du monde!» Mais ce match de légende, disputé devant 89 000 personnes en délire devant le scénario, ne doit pas faire oublier le reste. Les responsables qataris méritent vraiment «une Coupe du monde» pour leur très bonne organisation de ce Mondial et ce, sur tous les plans, organisations, infrastructures et maîtrise des différents fans des sélections présentes ainsi que des visiteurs. Ce Mondial-2022 fut bien celui de la démesure, avec plus de 200 milliards d'euros investis selon les estimations et sept des huit stades sortis du sable qatari pour l'occasion. Pour que tout le monde se retrouve dans ce petit Etat gazier, grand comme la région parisienne, il a fallu mettre entre parenthèses les Championnats nationaux à l'approche de l'hiver et ainsi éviter les températures insupportables en plein été. Le Qatar a fait taire toutes les polémiques des accusations de corruption, dont celles liées à l'obtention surprise en 2010 de l'organisation du Mondial-2022 aux dépens des Etats-Unis. Des enquêtes judiciaires sont en cours dans plusieurs pays. Les droits humains, notamment le traitement réservé aux travailleurs migrants d'Asie du Sud et d'Afrique employés dans les chantiers, la sécurité et les services, ont aussi été au coeur des discussions, malgré les démentis qataris. Les autorités de Doha nient que des milliers d'entre eux aient trouvé la mort sur les chantiers du Mondial, avançant le chiffre d'un total de 414 décès dans des accidents du travail (principalement hors Mondial) entre 2014 et 2020. Désormais, aujourd'hui, place au prochain M ondial prévu entre trois pays organisateurs, les Etats-Unis, le Mexique et le Canada et 48 pays qualifiés, contre 32 au Qatar, les joueurs vont devoir se reconcentrer sur leur quotidien en club.