Les Champions du monde de foot sont arrivés sur le sol argentin, acclamés par des milliers de supporters venus près de l'aéroport avant une communion attendue dans les rues de Buenos Aires, hier, décrété férié. Leo Messi, le capitaine et emblème du succès argentin au Qatar a été le premier à apparaître en haut de l'escalier de la passerelle de l'avion, brandissant le trophée doré de la Coupe du monde, pour gagner le tapis rouge déployé sur le tarmac de l'aéroport d'affaire d'Ezeiza. L'Airbus A330 bleu ciel et blanc de la compagnie Aerolineas Argentinas portait l'inscription «une équipe, un pays, un rêve» et sur son aile arrière figurent les dessins de Messi, Rodrigo de Paul, ou Angel di Maria, l'autre héros de la finale, auteur du 2e but contre la France. Les joueurs sont immédiatement montés dans un bus à impériale blanc, floqué de 3 étoiles et du «campeon del mundo», pour aller se reposer au centre d'entraînement, tout proche, de la Fédération argentine de football (AFA). En chemin, les joueurs ont été acclamés par plusieurs milliers de supporters désireux d'être les premiers à saluer les héros de tout un peuple et voir enfin le trophée doré espéré depuis tant d'années. Dans l'après-midi, par grappes, en familles, avec des tentes, chaises de camping, parillas, tambours - et bien sûr ballons- ils se sont postés sur les larges bas-côtés ombragés du trajet d'environ dix kilomètres entre l'aéroport et l'AFA. Un impressionnant cordon de policiers, avec un uniforme déployé tous les 2-3 mètres, gardait le mur d'enceinte du complexe de l'AFA en cas de débordement. Et de nombreux policiers étaient déployés pour assurer un trajet rapide entre aéroport et AFA. Pendant ce temps à Paris, ce sont les joueurs de l'équipe de France, héros malheureux de la finale, qui ont été acclamés par 50 000 supporters sur la place de la Concorde à Paris à leur retour du Qatar, dans une ambiance de ferveur. Les joueurs sont apparus au balcon de l'hôtel Crillon sous les vivats des fans, très jeunes en majorité, qui agitaient des drapeaux tricolores en scandant des «Merci les Bleus!» et en chantant la Marseillaise ou la chanson de Gala «Freed from desire», devenue l'hymne des Bleus pendant le Mondial. Le gouvernement argentin a décrété hier férié, autorisant ainsi une foule gigantesque, qui devrait une nouvelle fois dépasser allègrement le million, à acclamer le retour des héros de Scaloni. À bord du bus à impériale, les désormais «tri-campeones» argentins passeront par l'Obélisque, au coeur de la capitale, le centre des célébrations dimanche après le titre. D'ores et déjà l'autorité des routes, Corredores Viales, a pris des dispositions de déviation pour sécuriser les quelque 70 km de la boucle qui sera effectuée, en prévision d'une inévitable ruée. Car parmi le million de supporters qui ont fêté jusque tard dans la nuit à Buenos Aires dans une «alegria» indescriptible le troisième titre mondial, nombreux étaient ceux résolus à accueillir les héros et prolonger la fête. Une inconnue demeurait sur leur passage ou non au balcon du Palais présidentiel, la Casa Rosada. Maradona en 1986 y était apparu avec le trophée. Une image restée dans les mémoires. Beaucoup estiment que Messi suive encore les pas de Maradona et en fasse autant. Car cette troisième étoile pour l'Albiceleste, après celles des équipes de Daniel Passarella (1978) puis Diego Maradona (1986), porte la marque de Messi, désigné meilleur joueur du tournoi.