Alors que la tutelle aspire à une rentrée sereine, les esprits ne s´apaisent pas à Blida. Après les étudiants de la faculté de médecine, ce sont les enseignants qui expriment leur malaise. L´université Saâd Dahleb de Blida, qui connaît pour la première fois de son histoire un mouvement de grève qui a "trop tardé", baigne ces dernières semaines dans une ambiance "envenimée". A l´origine de cette situation, il y aurait des actes qui demeurent non isolés et qui émaneraient de personnes dont le seul souci est l´intérêt personnel. Il s´ensuit, de ce fait, des perturbations qui touchent plusieurs facultés et instituts. Le conflit a eu pour " première conséquence ", le report des examens pour le mois de septembre pour certaines filières. Ce report a été décidé non pas par les enseignants mais par les étudiants en quatrième, cinquième et sixième années de médecine. Courroucés notamment par le comportement " méprisable et incompréhensible " du vice-doyen de leur faculté, ces futurs médecins réclament l´annulation de ce qu´ils appellent " les lois propres à la faculté de médecine de Blida, édictées par le seul chef du responsable du vice-doyen ". Les procédures décriées concernent les conditions pédagogiques en matière de passage à la "classe" supérieure. Elles annulent les examens de rattrapage, et ce, dit-on, afin de "rehausser le niveau" dans cette filière. Selon les contestataires, ces procédures sont gelées depuis 1980 partout ailleurs, alors qu´à Blida elles sont imposées par la seule volonté de l´administration. Les étudiants, qui ont recours à la "grève" veulent à tout prix la suppression de cette procédure, " abusive et arbitraire ". Selon, un rapport rédigé par les grévistes, " l´administration n´a rien fait de concret pour eux ", bien au contraire, selon le même document, le vice-doyen de la faculté de médecine les aurait qualifiés de fils de fellahs et que seuls les fils de nantis ouvrent droit à ce genre d´étude. "Le fils du fellah deviendra tout simplement fellah et le fils du médecin deviendra médecin, telle est la logique", aurait réitéré le responsable, en question, aux étudiants qui parlent de provocation tout en affirmant que les portes du dialogue demeurent hermétiques. Des propos graves, c´est le moins que l´on puisse dire mais encore faut-il confirmer qu´ils ont été prononcés par ce responsable. La situation n´est pas près de son règlement. Après ces étudiants, ce sont des enseignants du Cnes qui dénoncent les pratiques du recteur de l´université contre qui ils ont dressé une longue liste de reproches: "(... ) Il a déjà déchiré des affiches du Cnes, cautionné le passage d´examens dans des conditions kafkaïennes, barricadé des facultés entières avec des milices et garde chiourme, fermé les locaux du Cnes sans préavis...". Ces enseignants reprochent au recteur de refuser aux enseignants la signature du procès-verbal de départ en vacances. Alors que le ministère de l´Enseignement supérieur tente de rassembler tous les moyens en vue d´assurer une rentrée universitaire sereine, les esprits ne semblent pas s´apaiser du côté de l´université de Blida. Avec un pareil tassement des problèmes non réglés il faut dire que la prochaine rentrée dans cette université sera explosive ou du moins très particulière. Il y a un problème.