Les principaux développements depuis le début, le 24 février, de l'opération militaire spéciale russe en Ukraine par la Russie ont bousculé la donne politique, stratégique et économique mondiale. Le 24 février à l'aube, le président russe Vladimir Poutine annonce une «opération militaire spéciale» pour défendre les «Républiques» séparatistes et pro russes du Donbass, dans l'est ukrainien, dont il a reconnu l'indépendance. L'entrée des forces terrestres russes sur le territoire ukrainien suscite un tollé occidental. Le 26, l'Union européenne annonce la livraison d'armes à Kiev, une première. Les Etats-Unis accroissent de 350 millions de dollars leur aide militaire à l'Ukraine. Parallèlement, les Occidentaux imposent à la Russie de lourdes sanctions économiques: les espaces aériens sont fermés, des grandes entreprises coupent leurs liens avec Moscou, des médias d'Etat russes sont interdits en Europe. Le 28, Moscou et Kiev entament des pourparlers. Poutine exige la reconnaissance de la Crimée comme territoire russe, un «statut neutre» pour l'Ukraine et sa «dénazification». Le 2 mars, des troupes russes parviennent à Kharkiv (nord), deuxième ville du pays à proximité de la frontière avec la Russie. Au sud, ils s'emparent de Kherson, proche de la Crimée. Les prix des hydrocarbures, du blé et de l'aluminium, dont la Russie est une grosse exportatrice, flambent. Le 3, l'ONU vote massivement une résolution, non contraignante, demandant la fin de l'offensive russe. Moscou bloque l'accès à des réseaux sociaux et médias indépendants. Le 8, le président américain Joe Biden décrète un embargo sur le gaz et le pétrole russe. Le 10, les dirigeants des 27 excluent toute adhésion rapide de l'Ukraine à l'UE, tout en ouvrant la porte à des liens plus étroits. Le siège de Marioupol, port stratégique sur la mer d'Azov doit assurer à Moscou une continuité territoriale de la Crimée jusqu'au Donbass. Le 24, l'Otan décide d'équiper l'Ukraine contre la menace chimique et nucléaire et renforce ses défenses sur son flanc oriental. Le lendemain, Moscou annonce se concentrer sur «la libération du Donbass». Le 29, Kiev propose la neutralité de l'Ukraine et de renoncer à adhérer à l'Otan comme l'exige la Russie, à condition que sa sécurité soit garantie. Le 2 avril, l'Ukraine annonce avoir repris le contrôle de la région de Kiev et les forces russes convergent vers l'Est et le Sud. Le 14, Moscou annonce le naufrage du croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, suite à un incendie provoqué par l'explosion de munitions. Les Ukrainiens affirment l'avoir touché avec des missiles. Le 19, la Russie annonce avoir mené une dizaine de frappes dans l'est de l'Ukraine, ouvrant «une nouvelle phase» de la guerre. Le 21, le président Poutine affirme que ses forces ont pris le contrôle de Marioupol. Le 22, Moscou annonce que «l'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine». L'armée russe a dit avoir procédé à 1 098 frappes durant les dernières 24 heures.