La succession est lancée au MSP. L'ancien ministre de l'Industrie, Abdelmadjid Menasra, vient d' annoncer son intention de briguer la présidence du mouvement qui sera vacant lors du huitième congrès, prévu les 17,18 et 19 mars prochain. D' éventuels autres candidats dont les noms circulent parmi les militants du parti, à l'image de Abdelali Hassani, secrétaire national chargé de l'organique et de la numérisation, peuvent être annoncés prochainement. Cette annonce vient «en réponse à la demande d'un nombre important de dirigeants, cadres et militants du Mouvement, et après consultation et réflexion...», soutient Menasra sur son compte facebook. «Je ne pourrai pas ignorer ces demandes, ni nier ces appels, qui me sont parvenus et continuent de parvenir de la part de ceux en qui j'apprécie hautement le point de vue et les sincères intentions, d'autant plus que le mouvement abonde en énergies et de compétences expérimentées et jeunes...». Il s'est engagé également à rester fidèle aux idéaux et valeurs du parti. «Je voudrai souligner à cette occasion, mon engagement à respecter la fraternité, l'unité et à rester fidèle au parti...», a-t-il ajouté. À travers son message adressé à l'ensemble des militants du MSP, sous l' intitulé «Enracinement et renouveau», le concerné affiche sa volonté «de travailler avec tout le monde en vue d'ouvrir de nouveaux horizons au projet politique cher à feu Mahfoudh Nahnah (Algérie-promise)». Suite à une discorde avec l'ancien chef du parti, Bouguerra Soltani, Menasra a claqué la porte du mouvement en 2009 pour créer sa propre formation politique appelée «Front du changement (FC)». Il avait entraîné avec lui plusieurs de ses partisans dont des députés dans le sillage d'une guerre de succession. La crise interne qui couvait depuis longtemps au sein du parti, s'est exacerbée en prévision du 4e congrès ordinaire en 2008 qui a vu la réélection de Bouguerra Soltani, ministre d'Etat sans portefeuille à la tête du mouvement. Les déclarations, faites en 2006, par ce dernier sur l'implication de hauts responsables dans des affaires de corruption lui ont valu une réprimande du président de la République déchu, Abdelaziz Bouteflika. Menasra a été déjà élu le 22 juillet 2017 à la tête du mouvement pour une durée de six mois au terme du congrès extraordinaire tenu pour sceller la fusion entre le MSP et le Front du changement qu'il présidait. Le président sortant Abderezzak Makri lui avait succédé pour le restant de la période qui a pris fin au congrès ordinaire tenu en mai 2018. La dissolution du FC a été annoncée au début juillet 2017, lors d'un congrès extraordinaire organisé dans le cadre du projet de fusion avec le MSP. Sur un autre plan, l'éventualité d'une troisième candidature du président sortant a été interdite par les dispositions des statuts du parti. Par conséquent, Abderezzak Makri, qui a assuré la présidence du MSP depuis le 5e congrès du mouvement organisé en 2013, en remplacement de Aboudjerra Soltani, puis réélu lors du 7ème congrès tenu le 13 mai 2018, doit céder sa place. Notons que depuis la mort de son fondateur et père spirituel, Mahfoudh Nahnah en 2003, l'ex-Hamas est traversé par plusieurs crises internes.