Les détenus palestiniens dans les prisons sionistes ont entamé, hier, des actions de «désobéissance» en réponse aux mesures arbitraires visant à les harceler, selon une association. Selon un communiqué conjoint publié par le Club des prisonniers palestiniens et la Commission des affaires des prisonniers de l'Organisation de libération de la Palestine, les prisonniers ont prévu, à partir d'hier, «des actions de désobéissance collectives» contre l'administration pénitentiaire, en réponse aux nouvelles restrictions imposées à la demande du ministre sioniste de la Sécurité nationale et figure de l'extrême droite Itamar Ben Gvir, connu pour attiser sans relâche les tensions, notamment à El Qods, et qui annonce prendre désormais pour cible les prisonniers palestiniens, touchant l'un des points les plus sensibles du conflit. Les deux organes concernés par les affaires des prisonniers palestiniens ont en outre précisé que ces mesures «dépendent de la position de l'administration pénitentiaire et des développements qui peuvent avoir lieu». Selon un autre communiqué publié mardi par le club, les démarches de désobéissance comprennent «le port de robes brunes imposées par l'administration pénitentiaire aux prisonniers (lors de leur transfert d'une prison à une autre), et cette étape signifie que les prisonniers sont prêts à intensifier la confrontation». Elles (les démarches) consistent aussi à «entraver le déroulement du soi-disant contrôle de sécurité», selon le club. Dans le même communiqué le Club des prisonniers palestiniens a déclaré que les contestataires ont choisi comme le solgan: «Vivre en liberté ou mourir en martyr». Selon la nouvelle procédure de l'occupation, «la période pendant laquelle les détenus peuvent se doucher sera réduite, de sorte que chaque section dispose d'une heure pendant la journée, ainsi que la réduction de la quantité d'eau». Les organisations en charge du dossier des prisonniers, ont mis en garde contre les «graves répercussions de cette procédure sur les détenus en termes d'hygiène et de propagation de maladies parmi eux». Fin janvier dernier, le nombre de prisonniers et détenus palestiniens dans les prisons sionistes atteignait «environ 4780, dont 29 femmes et environ 160 mineurs (de moins de 18 ans)», selon les institutions en charge du dossiers des prisonniers. Depuis son entrée en décembre au gouvernement formé par Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l'histoire de l'entité sioniste, Ben Gvir oeuvre pour que les prisonniers palestiniens ne soient pas traités conformément aux dispositions du droit international. Ce ministre qui appartient au courant sioniste religieux et cherche à devenir le nouveau Sharon de l'occupation sioniste illégale dit vouloir s'assurer que les détenus palestiniens soient harcelés sur divers plans dont celui de la nourriture. Les propos incendiaires de Ben Gvir ont suscité de vives réactions. Dans la bande de Ghaza, contrôlée par le mouvement Hamas, des manifestants ont brandi des pancartes portant les mots: «Ben Gvir, va en enfer». Dans un mémorandum adressé à des diplomates étrangers à Jérusalem, le Hamas a averti que toute tentative de porter atteinte aux droits des prisonniers reviendrait à «franchir toutes les lignes rouges», qualifiant ce sujet de «détonateur». «Dans chaque famille en Cisjordanie, il y a au moins une personne qui a été arrêtée ou traduite devant la justice militaire», explique Milena Ansari, de l'ONG palestinienne de défense des prisonniers Addameer. «C'est donc un sujet qui touche profondément le coeur de l'identité palestinienne», relève-t-elle. Selon Addameer, environ 800 000 Palestiniens sont passés dans les prisons sionistes depuis la guerre de juin 1967 et le début de l'occupation des territoires palestiniens. Ben Gvir qui dirige le parti Force juive, a été inculpé de nombreuses fois depuis son adolescence pour incitation au racisme et pour soutien à une organisation «terroriste» en raison de ses liens avec un groupe juif extrémiste interdit. Il prône l'annexion totale de la Cisjordanie et le transfert vers les pays voisins d'une partie des Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l'entité juive en 1948. Il a aussi demandé que les Palestiniens arrêtés pour des attaques contre l'armée sioniste soient passibles de la peine de mort.