73% des sondés se disent concernés par les méfaits de la loi glorifiant le colonialisme L'Organisation des enfants de chouhada (Onec) a effectué un sondage d'opinion sur la loi du 23 février 2005, dont l'article 4 a été abrogé par l'Assemblée française. Ce sondage, qui concerne un échantillon de 3000 personnes, a couvert la majorité des wilayas du pays, sur une tranche d'âge se situant entre 18 et 35 ans, des deux sexes, et représentant différentes professions, explique le SG de l'Onec, Tayeb Houari. Le décompte montre que 77% fixent le préalable des excuses au traité d'amitié entre l'Algérie et la France, alors que 73% se disent concernés par cette loi et demandent son abrogation. Néanmoins, 19% parmi les sondés estiment qu'ils n'ont pas suivi la polémique qu'a suscitée cette loi en Algérie, pendant que 13% seulement considèrent que la loi concerne les seuls Français et n'engage en rien le côté algérien. L'Onec a lancé à l'occasion, une conférence sur le thème «L'histoire de la révolution dans la presse nationale», afin de mieux cerner le sujet et évaluer l'impact sur les nouvelles générations. Le journaliste Mountasir Oubatroune a fait une analyse pertinente sur le rôle de la presse dans l'écriture de l'histoire, mettant au-devant de son diagnostic «la force de l'image», en prenant des exemples concrets. Il avertit les journalistes sur leur utilisation des images anciennes prises par les colons, en relevant le côté manipulation de l'objet. Selon notre confrère, d'une manière générale, la presse nationale, publique ou privée, se soucie peu de l'écriture de l'histoire, «peut-être parce que l'histoire ne fait pas vendre», s'interroge-t-il. Mais les effets sur les nouvelles générations sont désastreux. En effet, la troisième génération ne connaît l'histoire qu'à travers quelques anciens films qui ont pu restituer certaines scènes. «Dans les livres d'histoire scolaires, on fait très peu cas de l'histoire», relève l'orateur. L'historien Djamel Guenane, qui fait partie de la commission chargée des programmes scolaires relatifs à l'histoire, a tenté de rappeler les grandes étapes de notre histoire contemporaine, depuis l'arrivée des Espagnols à Oran, pour démontrer que le colonialisme «direct» existe toujours, sauf que la mémoire collective ne retient pas les faits. Désormais, on n'utilise plus le mot impérialisme, comme avant, on met à sa place mondialisation, n'est-ce pas là une forme d'amnésie? soulève-t-il. L'Onec a pris l'initiative d'honorer la presse, dans son ensemble, pour le travail qu'elle fait pour transmettre les faits aux générations futures. Tayeb Houari parle très confiant du rôle que joue son organisation. Il estime qu'à l'orée de l'année 2030, l'Algérie figurera parmi les pays qui comptent parce que la transmission de l'héritage de nos parents, qui se sont sacrifiés pour notre indépendance, aura été faite.